Les producteurs de tubercules interpellent le gouvernement pour que toutes les subventions qui leur sont destinées soient gelées jusqu'à la création d'un office digne de ce nom La chambre d'agriculture de la wilaya de Bouira a abrité, jeudi, une rencontre entre des responsables de la SGP Proda, Mac Soummam et Mac Sahel et des producteurs de pommes de terre de la wilaya. Après avoir exposé le programme du Syrpalac (Système de régulation des produits de large consommation), les hôtes de Bouira ont été confrontés aux critiques assez acerbes des exploitants agricoles se disant en faillite depuis plus de "trois ans". Une rencontre à laquelle ont pris part Morsli Rachid, le DSA, les responsables de la whambre d'agriculture et les paysans de Bouira venus écouter les propositions de M. Boukli, un responsable du groupe Proda, accompagné de représentants de Mac Soummam et Mac Sahel. Ces derniers étant venus au-devant des producteurs de pommes de terre de la wilaya de Bouira pour leur proposer d'acquérir leurs productions. Toutefois, les agriculteurs présents ont fait preuve de méfiance en avançant leurs arguments sur leurs tristes expériences des dernières récoltes. Ce à quoi M. Boukli rétorquera que la filière pomme de terre avait en effet souffert à l'échelle nationale et que les producteurs connaissaient tous des difficultés financières. "Le Syrpalac a tiré la sonnette d'alarme, car le politique prend des décisions mais le technique n'est pas appliqué sur le terrain", se défendra M. Boukli. Après plusieurs heures de palabres et d'échanges d'opinions, les responsables de SGP Proda, Mac Soummam et Mac Sahel ont promis de revenir pour acquérir le surplus de production de pomme de terre. Cependant, les producteurs de pomme de terre de Bouira, pessimistes de par leurs expériences, affirment que "le Syrpalac promet toujours et n'agit que très peu". Pour Boudehane Messaoud, président de l'association des maraîchers de la wilaya de Bouira, il est impératif que l'Etat arrête de subventionner la filière. Même son de cloche chez les différents agriculteurs, dont le président du conseil interprofessionnel régional de la pomme de terre, Bouzini Mustapha : "Aujourd'hui nous exigeons la création d'un office de production afin que les aides parviennent directement aux producteurs. On nous désigne comme étant des privilégiés au vu des subventions, mais il faut que l'opinion publique sache que nous n'avons jamais rien reçu de l'Etat, des subventions sont attribuées mais elles ne nous parviennent pas. Il est temps de protéger la production avec un office qui assurera le prix minimum garanti aussi bien pour le producteur que pour le consommateur." Pour les professionnels de la filière pomme de terre, des gens se sont enrichis avec des subventions alors qu'ils n'ont jamais produit un kilo de patate : "Aujourd'hui, nous mettons au défi toutes les personnes ayant bénéficié de subventions qu'elles sortent leur production sur le marché et qu'elles fassent descendre le prix de la pomme de terre ou qu'elles la vendent au Syrpalac !" Les producteurs de tubercules sont unanimes à décrier la politique agricole et se disent décidés à interpeller le gouvernement pour que toutes les subventions qui leur sont destinées soient gelées jusqu'à la création d'un office digne de ce nom. Nom Adresse email