RESUME : Krimo resta quinze ans. En se recueillant sur la tombe de sa mère, il se rappela qu'elle avait toujours voulu le meilleur pour lui. Elle espérait qu'il devienne avocat et qu'il ne connaisse jamais le besoin. La femme de sa vie, elle croyait qu'il la trouverait à la fac. Ils seraient heureux. Et elle aussi… 4éme partie Ferroudja était une belle fille brune, au regard noir plein de rêves. Des yeux qui avaient ensorcelé Krimo. Il l'aimait comme un fou. Elle étudiait la psychologie. Elle ne voulait pas ouvrir un cabinet mais seulement se servir de ses connaissances dans les problèmes qui lui seraient posés par ces élèves. Ferroudja voulait alors être enseignante dans un lycée. Ils s'aimaient. Tout leur paraissait simple. Ils se marieraient après les études. Sa mère Keltoum était heureuse, elle appréciait beaucoup la jeune fille. Car Ferroudja venait souvent la voir. Keltoum avait poussé son fils à rencontrer sa famille et à mieux connaître son père, pour que ce dernier fût convaincu de son sérieux et de sa sincérité. Le père de Ferroudja était un riche commerçant et, comme il le dit à Krimo et à sa mère, il destinait sa fille à une famille riche et non pas à une pauvre qui, pour subsister, devait rester dix-huit heures devant sa machine à coudre. Leur réveil fut brutal. Krimo commença à connaître les affres de la séparation, car Ferroudja ne revint plus à l'université. Elle était partie ailleurs avec sa mère pour la surveiller. Le jeune homme fit tout pour savoir où elle pouvait être. Mais ce fut impossible. Il avait le sentiment de l'avoir trahie, car si pour leurs familles ce n'était que le début d'un amour, pour les deux jeunes ils avaient été si sûrs de leurs sentiments qu'ils s'étaient donné l'un à l'autre. Ils avaient été bien plus loin que n'avaient pu penser leurs parents. Quand il en parla au frère de Ferroudja, cela se termina par une bagarre. Ils furent emmenés au commissariat, et là il expliqua pourquoi ils en étaient arrivés aux poings. L'affaire passa en justice et il fut condamné à trois mois de prison et à une amende. Krimo fit appel mais il n'eut pas gain de cause. Ce fut peut-être en perdant Ferroudja, l'amour de sa vie, qu'il songea à partir à l'étranger. Il était allé en prison et sa mère avait payé pour lui l'amende. Sa défunte mère Keltoum avait tenté de le raisonner. Il n'avait pas besoin de partir. Il pouvait reprendre ses études et réussir sa vie. Mais Krimo était alors décidé, il préféra prendre sa valise. Il se trouverait un travail en France et s'enrichirait plus qu'eux, pour les narguer. Le bonheur lui était passé sous le nez, la faute à sa modeste condition. Il partit plein de rêves et de résolutions. Seulement la chance n'était pas là. Il avait tout perdu en partant. Peut-être qu'avec un peu de force et de volonté, il regagnerait tout le temps perdu. Il achèverait ses études et se ferait une situation honorable. S'il avait écouté sa mère, il ne serait pas, à trente-cinq ans, sans situation, avec cet air minable, sans femme, même s'il n'avait pas pu épouser Ferroudja. Mais n'était-ce pas elle, là-bas ? Krimo crut défaillir… (À suivre) A. K.