Rien que ça. De quoi rire si la guerre que le chef d'EIIL a imposée en Syrie et maintenant en Irak n'avait pas son lot de victimes et des conséquences géostratégiques considérables dans la région. Abou Bakr Al-Baghdadi, le calife autoproclamé, et en attendant chef de l'Etat islamique du Levant, a appelé tous les musulmans à lui "obéir" lors de sa première apparition publique dans un prêche dans la grande mosquée de Mossoul, ville conquise par ses combattants. Posture tactique ou attitude délirante d'un chef djihadiste ? Le 29 juin, il a proclamé l'établissement d'un califat islamique sur les territoires conquis en Irak et en Syrie voisine, où il est engagé dans la guerre, avant de se désigner "calife" et donc "chef des musulmans partout dans le monde", selon lui. évidemment, son message n'a pas porté hors ses proches de l'EIIL, et de nombreux prédicateurs parmi les plus influents n'ont pas manqué de remettre en place les prétentions de ce terroriste "popularisé" par ses atrocités et ses vues radicales qui n'ont rien à voir avec l'islam. Pour autant, son délire a l'air de servir le projet du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki de ne pas quitter le pouvoir, malgré les appels en Irak comme à l'étranger pour qu'il cède la place à un gouvernement d'union dans le pays au bord du chaos. "Je ne renoncerai jamais à ma candidature pour le poste de Premier ministre", a dit al-Maliki, un chiite dont la coalition est arrivée en tête lors des législatives d'avril mais qui est critiqué pour son choix de marginaliser la minorité sunnite et accusé d'autoritarisme, juste après qu'Abou Bakr Al-Baghdadi se soit proclamé chef de tous les musulmans. Le Premier ministre de Bagdad argumente son refus d'ouverture politico-communautaire sur le fait qu'il est le plus désigné pour contrecarrer l'offensive majeure lancé le 9 juin par les djihadistes sunnites. Depuis, ces insurgés sunnites menés par les djihadistes ultra-radicaux de l'EIIL ont pris le contrôle de vastes pans de territoires dans le nord, l'ouest et l'est de l'Irak, tandis que les Kurdes réclament leur indépendance. Parallèlement, les djihadistes ont accru leur emprise sur des régions importantes dans le nord et l'est de la Syrie voisine. Alors que Bagdad est sous menace de l'EIIL, le Parlement irakien qui devait faire débuter le processus de formation d'un gouvernement est bloqué, dans le désordre le plus total. Selon la constitution, les députés doivent élire le chef du Parlement pour entamer le processus de renouvellement des autres institutions nationales, élection du président de la République ce 8 juillet puis nomination du Premier ministre. D. B. Nom Adresse email