Résumé : Après sa cure de désintoxication, Yazid réussira à réintégrer son poste de travail et se donnera à fond pour la réalisation de ses projets. Souvent il repensait à Nora. Un jour, il ira jusqu'à se poster devant l'école où elle enseignait. Elle venait de sortir et se dirigeait vers l'arrêt de bus. Il se rappelle leur première rencontre. Cela c'était passé un jour pluvieux, alors qu'il donnait une conférence à l'université. Nora était présente, avec quelques-uns de ses élèves et des professeurs du lycée où elle enseignait. à cette époque, il travaillait dans une entreprise privée qui recrutait de jeunes cadres et les envoyait en formation à l'étranger. à leur retour, ils devenaient eux-mêmes des formateurs ou des maîtres de conférences... Yazid prend une longue inspiration. Il avait ce jour-là remarqué la jeune enseignante... Elle était sagement assise au fond de l'amphithéâtre et suivait ses déclamations d'un air intéressé. Le sujet du jour était l'enseignement informatisé et ses répercussions sur les résultats scolaires ainsi que sur les répartitions et l'organisation des cours. La jeune femme hochait de la tête pour approuver les phases explicatives et se tournait vers ces élèves lorsque ces derniers posaient des questions. à la fin de la séance, elle descendit les quelques marches qui la séparaient du parterre et s'adressa à lui pour lui demander s'il était nécessaire de doter chaque élève d'un micro-ordinateur, ou bien devrait-on se contenter de diffuser des cours sur un tableau lumineux relié à un logiciel d'exploitation ou de programmation. C'étaient des questions intéressantes et fort simples, mais en jeune conférencier qu'il était il avait débité un tas d'explications irrationnelles, avant de se rendre compte que la jeune enseignante l'écoutait sans comprendre. Il s'était senti si ridicule qu'il avait viré au rouge et son interlocutrice avait éclaté de rire. Il s'était alors passé la main dans les cheveux avant de prendre son courage à deux mains et de lancer : -Désolé... Je voulais démontrer que j'étais un génie, mais c'est raté. La jeune femme avait souri avant de répondre : -Je préfère les humains, les génies ne sont pas de notre monde. -Tout à fait d'accord avec vous mademoiselle...Vous m'en voyez navré, mais je crois que je me suis laissé emporter par ma passion pour l'informatique... Et puis vous êtes une très belle femme, et n'importe quel homme perdrait les pédales devant votre sourire. était-ce réellement lui qui parlait à ce moment ? Comment avait-il pu prononcer tout ça ? Comment avait-il pu trouver ces mots et ces phrases aussi rapidement ? Sa timidité s'était envolée comme par magie, et il s'était senti si proche de cette jolie femme qu'il avait du mal à croire qu'il venait à peine de la rencontrer. Mais Nora ne semblait pas intriguée. Elle continuait de sourire, avant de se diriger vers la sortie. Il l'avait tout bonnement suivie et ouvert son parapluie pour l'accompagner jusqu'au portail, et elle n'avait émis aucune objection. Ils avaient marché jusqu'à l'arrêt de bus, et elle s'était retournée pour le remercier. Il avait alors surmonté encore sa gêne et fait un autre effort pour lui remettre une carte de visite, qu'elle avait acceptée en souriant, avant de lui dire : -J'aimerais en connaître davantage sur l'outil informatique Monsieur... -Et moi j'aimerais tout connaître sur vous. Elle rit : -Je disais Monsieur... -Yazid... Je vous en prie appelez-moi Yazid... -Bien... Alors Yazid, j'aimerais assister à d'autres conférences sur le thème, si vous n'y voyez pas d'inconvénients. -Tout l'honneur sera pour moi mademoiselle l'enseignante... -Nora... Nora M., professeur de maths au lycée B. -Nora... Un beau prénom... Vous le portez bien...Heu... Je vais donner d'autres conférences dans les semaines à venir... Contactez-moi et je vous donnerai toutes les informations... Votre bus arrive, nous aurions peut-être le temps de faire plus ample connaissance plus tard. Elle avait hoché de la tête avant de monter dans le bus, et lui avait fait un signe de la main à travers la fenêtre du véhicule. Tout à coup, le monde avait changé à ses yeux. Tout autour de lui reflétait la beauté et la sérénité. Il s'était senti si léger, qu'il avait fermé son parapluie et laissé la pluie lui fouetter le visage et mouiller ses cheveux et ses vêtements. Il avait esquissé quelques pas de danse, avant de se décider à rejoindre son véhicule, garé non loin de là. La prochaine fois, il proposera à Nora de la déposer lui-même... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email