Alors qu'Abou Bakr al-Baghdadi, à la tête du califat proclamé à cheval sur la Syrie et l'Irak, a appelé tous les musulmans à lui prêter allégeance, les responsables à Bagdad semblent incapables de s'unir pour sortir le pays du chaos. Le Parlement devait se réunir hier pour renouveler les responsables du pouvoir irakien. Ce deuxième échec est toujours dû au refus de l'ancien chef du gouvernement de se retirer de la course sinon d'ouvrir son nouvel exécutif aux minorités sunnite et kurde. La candidature de Nouri al-Maliki n'est pourtant plus soutenue à l'étranger que par l'Iran et la Russie qui lui a vendu récemment des bombardiers. Même Washington, qui lui avait remis les clefs de Bagdad en 2006, a souhaité franchement son départ. Le 1er juillet, la séance inaugurale du Parlement issu du scrutin du 30 avril s'était révélée désastreuse, les députés s'invectivant ou quittant la salle, ils s'étaient donné rendez-vous hier mardi pour tenter de se choisir un président puis élire un président de la République chargé de désigner le prochain Premier ministre. Le Parlement irakien va se réunir dimanche 13 juillet et non le 12 août, comme initialement annoncé, pour une session cruciale pour le lancement du processus de formation d'un gouvernement, a indiqué hier un responsable irakien. Très contesté, Nouri al-Maliki, fort de soutiens d'affairistes, assure depuis vendredi qu'il ne renoncera "jamais" à présenter sa candidature, au motif que son bloc chiite est arrivé en tête des législatives. Mais non seulement il ne dispose plus de la majorité absolue, son choix de marginaliser les sunnites et les kurdes ainsi que son autoritarisme ont réduit ses capacités de rassemblement même au sein de la grande famille chiite. Le bouillonnant dignitaire chiite Moqtada al-Sadr, dont les milices paradent de nouveau à Bagdad, jurant d'écraser les djihadistes, a lui aussi estimé que la coalition d'al-Maliki ne doit pas soutenir sa décision de briguer un troisième mandat à la tête du gouvernement et doit désigner un autre candidat. Dans un prêche, le fils de l'ayatollah assassiné par Saddam Hussein a accusé al-Maliki d'avoir engagé l'Irak dans des "contentieux durables sur la sécurité et dans des crises politiques majeures". Pour lui, "empêcher" al-Maliki d'occuper le Primature serait "une mesure salutaire", même si sa coalition de l'Etat de droit est arrivée en tête des élections parlementaires en avril. Al-Sadr, d'autres dignitaires chiites et plusieurs personnalités politiques chiites ont également avaient émis le souhait que le prochain Premier ministre soit choisi en dehors de la coalition de l'état de droit, qui a soutenu al-Maliki. Cette coalition fait partie de l'Alliance nationale, un bloc réunissant toutes les formations chiites favorables ou opposées à l'actuel chef du gouvernement. Reste à élucider les appuis d'al-Maliki face au tollé de ses alliés chiites. D. B Nom Adresse email