Certains industriels ne respectent pas les normes internationales de fabrication de sodas et de jus, selon des spécialistes. Les boissons à basses calories (des lights), de nombreuses entreprises s'y intéressent depuis quelques années. Les produits light ont été adoptés dès leur introduction sur le marché. On les trouve aussi bien dans les sodas que dans les colas et les jus. Ces produits répondent-ils cependant aux normes ? Et, quel est la teneur en sucre dans les boisons, de manière générale ? A priori, la teneur en sucre et les normes de fabrications ne sont pas nécessairement respectées. Et c'est la qualité qui en prend un coup. Le consommateur se fait ainsi arnaquer à petites doses. Pr Malika Bouchenak, présidente de la Société algérienne de nutrition (SAN), avance que les fabricants profitent d'une loi très "légère" : si le terme allégé fait obligation aux producteurs de réduire de 25 à 30% la teneur en calories, tout est permis pour le light. Ainsi, les aliments "allégés" doivent obligatoirement respecter les réglementations mises en place. Cette spécialiste en nutrition insiste sur le fait que les producteurs de jus et de sodas light doivent normalement se conformer à la réglementation sur les produits allégés ainsi que sur la dose journalière autorisée d'édulcorant rajoutée. Et de noter : étant donné qu'une unité sucrante d'édulcorant intense est beaucoup moins chère que celle du sucre naturel (par exemple : 50 fois moins cher pour la saccharine et 15 fois moins cher pour l'aspartame), certains sodas de marque internationale produits en Algérie sont réduits en sucre avec un rajout d'édulcorant sans que le consommateur soit averti puisqu'aucune mention n'est portée sur l'emballage. En résumé, certains producteurs de boissons light ne respectent pas les normes de fabrication. La plupart des consommateurs pensent que les produits light ne font pas grossir puisqu'ils n'apportent pas de calories. Des études d'intervention et d'observation à court terme ont montré que la consommation de boissons gazeuses sucrées est associée à l'obésité, au syndrome métabolique et aux troubles cardiovasculaires, ce qui a incité à rechercher des sources alternatives de sucre susceptibles d'éviter ces pathologies. Pour Pr Malika Bouchenak, les substituts de sucre sont des additifs alimentaires apportant la saveur sucrée plus ou moins similaire à celle du sucre et peuvent être aussi bien naturels que synthétiques. Les substituts naturels du sucre sont ceux qui se trouvent naturellement dans certains fruits et légumes. Les sucres alcool tels que xylitol et érythritol, et de nouveaux édulcorants tels que le tréhalose, sont des exemples de substituts de sucre d'origine naturelle. Elle explique que les édulcorants artificiels sont des substituts de sucre qui sont chimiquement synthétisés : saccharine, aspartame, sucralose et acésulfame K. L'aspartame est un édulcorant artificiel utilisé depuis 1980, et se trouve présent dans plus de 6 000 produits dans le monde. Pr Bouchenak souligne qu'il est conseillé de bien lire les étiquettes et d'être très attentifs lors des achats. Elle nous explique également l'utilisation des édulcorants "sucrant" et le saccharose dans les jus et les sodas. Elle rapporte que selon la commission du Codex Alimentarius, pour qu'un aliment soit considéré comme allégé, il doit contenir 25% à 30% de nutriments en moins (matière grasse, sucre, sel...) en comparaison des produits standards. Il est bon de savoir que la mention "sans sucre ajouté" implique uniquement qu'aucun édulcorant n'a été ajouté. L'aliment peut contenir du sucre si le produit en question est de nature sucré. Les édulcorants sont très utilisés pour les produits allégés en sucre et les sodas light par les industries agroalimentaires : ils ont un goût sucré mais apportent très peu ou pas du tout de calories. Pour sa part, Noureddine Boudissa, directeur général d'Algerac, affirme que les produits light importés ou fabriqués localement connaissent la même situation que les boissons sucrées, c'est-à-dire qu'il me parait difficile de croire que ces produits sont contrôlés ou analysés dans des laboratoires appropriés. Il ajoute que ces marques déposées et fabriquées localement sont traitées, en règle générale, selon des formules de préparation fournies par des fournisseurs. Pour lui, il serait souhaitable que les associations professionnelles et les associations de défense des consommateurs prennent connaissance de ces normes et en informent les consommateurs algériens. De même, ajoute-il, il est souhaitable d'identifier certains laboratoires de référence en accord avec les associations professionnelles et de défense des consommateurs pour informer et sensibiliser le consommateur à ce type de boissons. Noureddine Boudissa avance que seuls des laboratoires accrédités disposant d'équipements de référence et d'un personnel qualifié peuvent rétablir la confiance chez le consommateur. Y. S. Nom Adresse email