Nombre de téléspectateurs retiennent surtout la rare violence avec laquelle s'est illustrée la chaîne de télévision Numidia News, notamment lors de la dernière campagne électorale qu'elle avait menée, rappelle-t-on, en "faveur" du président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Contre toute attente, voilà que cette chaîne privée de droit suisse, apparue sur les écrans en 2012, annonce sa décision de fermer unilatéralement, c'est-à-dire de "son propre gré", son bureau d'Alger. Cette information livrée mercredi n'en était pas moins assortie d'accusations contre Hamid Grine, le nouveau ministre de la Communication. En voulant, semble-t-il, prendre à témoin l'opinion, le P-DG de Numidia News, Samer Ryad, a argué qu'il suspendait les activités de la chaîne en Algérie "en signe de protestation contre l'attitude du ministre de la Communication" à son encontre. Mais de quoi s'agit-il ? D'après Madjid Bekkouche, le chargé de la communication au ministère, cette chaîne de télévision voulait être "renflouée" par la publicité institutionnelle, et "comme elle n'a pas obtenu gain de cause, elle a versé dans la diffamation", explique-t-il dans une déclaration à l'APS. Ne voulant pas en rester là, le ministère de la Communication a décidé de poursuivre en justice Numidia News pour les propos diffamatoires à l'encontre de la personne du ministre, tenus notamment par le P-DG de cette chaîne qui s'est, décidément, spécialisée dans l'invective et le chantage. D'après plusieurs sources, Numidia News s'adonnait, en effet, à du racket visant essentiellement certains hommes d'affaires, notamment des concessionnaires de voitures. Pour se prémunir contre tout retour de flamme et se ménager une "couverture politique", cette chaîne n'aura eu de cesse de mener de féroces campagnes d'intoxication de l'opinion, notamment en diffusant de fausses informations qui incriminent des opposants à la réélection du président Bouteflika. Non content de s'être assuré de cette "impunité", le P-DG de Numidia News continue de se prévaloir de l'appui de certaines sphères influentes puisqu'il persiste à vouloir assurer la couverture médiatique des activités de la présidence de la République ainsi que celles du ministère de la Défense nationale exclusivement. Sur le plan financier, il affirme que Numidia News "ne souffre pas de problèmes financiers et n'a pas besoin de la publicité institutionnelle", faisant observer, à ce sujet, qu'elle a changé de fréquences, ce qui dénote, selon lui, de son "aisance financière". N'ayant pas obtenu de publicité institutionnelle ni d'autres aides de l'Etat, l'opinion est en droit de s'interroger : d'où vient alors cet argent ? M C L Nom Adresse email