En panne sèche depuis près de dix jours, les stations-service de la ville de Tamanrasset affichent des indices annonçant une pénurie de carburant. Les automobilistes contraints de sillonner toutes les stations d'essence de la ville, à savoir celle de Tahaggart et les deux autres érigées à la sortie nord de Tamanrasset, sont ainsi mis à rude épreuve en vue de s'approvisionner en carburant, particulièrement en matière d'essence normal et super. De longues files de véhicules et d'automobilistes, venus des quatre coins de la ville de Tin Hinan, attendent sous une chaleur intenable dans les points de vente de Naftal pour se ravitailler en ce produit vital. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la crise de carburant a atteint son paroxysme à Tamanrasset sans que les automobilistes n'en connaissent les causes. La direction du District carburant (Ddc), auprès de la subdivision de Naftal à Tamanrasset, tente, en vain, de convaincre l'opinion publique qu'"il s'agit d'une simple perturbation dans la distribution en raison du manque du personnel de transport dont nombre est parti en congé". "Les automobilistes de la région sont inquiets par les rumeurs faisant état d'une crise de carburant. Je tiens à affirmer que les points de vente sont ravitaillés régulièrement. C'est vrai que les quantités distribuées par rapport aux autres mois de l'année ont connu une sensible baisse, mais la situation est maîtrisée pour le moment. Le problème qui se pose au niveau des stations-services est d'ordre organisationnel", affirme le Ddc de Naftal. Toutefois, ces déclarations ne semblent pas rassurer les usagers qui passent leurs journées ramadhanesques sous les reflets d'un soleil au zénith pour une goutte d'essence. "Cela fait plus de deux heures que je j'attends pour faire le plein. Sincèrement, je ne comprends pas ce qui se passe dans ces stations : d'un côté, on assure que le carburant est disponible, de l'autre, on constate des files d'attente interminables presque quotidiennement. C'est contradictoire et scandaleux pour un pays exportateur d'hydrocarbures", s'indigne un automobiliste rencontré à l'entrée de la pompe d'essence de Tahaggart. "Les gérants de ces points de vente sont pour beaucoup dans cette crise du fait qu'ils ont bafoué les instructions de leur administration en autorisant l'approvisionnement par jerricans", dénonce un autre automobiliste. Bien que des textes de lois interdisant les pratiques favorisant le trafic de carburant dans cette wilaya frontalière aient été promulguées, nombreux sont ceux qui optent pour les jerricans afin d'éviter de faire la queue. "Le pire est que la chaîne formée par des fûts est plus longue que celle des véhicules. Il faut que les autorités concernées interviennent pour résoudre cet épineux problèmes", ajoute-t-on. Signalons, par ailleurs, que des quantités importantes de carburant sont exportées frauduleusement vers les pays voisins pendant que les Tamenrassetis souffrent le martyre pour s'en approvisionner. Selon le bilan des activités réalisées par la sureté de wilaya pendant le mois de juin écoulé, 7 310 litres d'essence destinés à la contrebande ont été saisis. Nom Adresse email