Plusieurs mois d'affrontements, des morts, des blessés et des destructions de biens à Ghardaïa, et le gouvernement semble s'enliser dans ses propres recettes inefficaces et inopérantes. Des recettes puisées selon sa grille de lecture généraliste qui fait abstraction de toute spécificité régionale. Et surtout de l'origine de la crise qui est loin de se situer dans le partage des lopins de terre et quelques chèques. Et cela ne donna rien. Les promesses du Premier ministre et de son ministre de l'Intérieur n'ont pas survécu à leur procédé éculé qui renvoie toute possibilité de solution à la logique de l'assistanat. Le sociologue Nacer Djabi avait bien vu en disant, lors de la crise de Berriane, qu'il s'agissait d'un problème économique. Et les gouvernants ne l'ont vu que sous l'angle pécuniaire. Les actuels obéissent dans leur réflexion, s'ils réfléchissent, à la même école, à la même optique et au même raisonnement. Pratiquement, le gouvernement opère sur deux segments en attendant un résultat d'où découlerait la solution : renforcement sécuritaire, distribution d'argent, en attendant qu'advienne le pourrissement qui est son terrain de prédilection pour régler les crises. Et en attendant les prochaines étapes, c'est le silence total devant les souffrances de Ghardaïa, au moment où seuls les voix et les banderoles des manifestants chahutent et parasitent l'indifférence ambiante. Des voix ont pourtant mis en garde contre les dérapages, contre la manipulation et la récupération. Mais l'Exécutif, enfoncé dans ses croyances et convictions, n'entend que les voix qu'il veut entendre. Ceux qui ont pointé du doigt les contrebandiers, les trafiquants en tout genre n'ont certainement pas tort puisque l'éclatement de la crise a coïncidé avec la fermeture de la frontière Est qui a mis fin à ces activités illicites. Les trafiquants et contrebandiers, voyant leurs affaires étouffées, n'ont pas cherché loin pour trouver la mèche à allumer. Le pouvoir central d'Alger a préparé le terrain depuis 1962 en séparant les deux communautés vivant à Ghardaïa par la stigmatisation des Mozabites. Pour moins que cela, n'importe quelle étincelle aurait pris. Nom Adresse email