La solution à la crise dans laquelle se débat le pays passe inévitablement par la dissolution du DRS. C'est là la conviction du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui, dans les résolutions de son conseil national rendues publiques hier, a fait part de son plan pour faire accéder l'Algérie au statut de nation démocratique. “Au pouvoir qui fait mine de chercher des propositions politiques pour sortir le pays de la crise, il suffit de rappeler que la dissolution du DRS et l'organisation d'élections conditionnées par un cahier de charges républicain et soumises à une observation internationale massive et qualifiée représentent les préalables incontournables à toute initiative de sauvegarde nationale”, explique-t-il, avant de poursuivre : “Qu'elle s'appelle MALG, SM ou DRS, la police politique algérienne, faisant de l'armée le levier de la répression et de la corruption, a toujours asservi la nation et met aujourd'hui son destin en péril.” Ne croyant plus à un quelconque sursaut de lucidité chez les dirigeants actuels, le parti de Saïd Sadi tire à boulets rouges sur le “couple Présidence-DRS”. “Au lieu de donner une réponse politique à une situation explosive, le pouvoir recourt à la ruse et à la diversion. Il lève officiellement l'état d'urgence et investit la capitale par les forces de sécurité ; il annonce l'ouverture des médias et instrumentalise toujours la radio et la télévision pour diaboliser l'opposition (…)”, dénonce le RCD. “La réaction du pouvoir témoigne de son incapacité et de son refus à lire une scène nationale échappant à tout contrôle et évoluant dans un environnement régional et international en phase de mutations historiques”, explique-t-il, avant de préciser : “Fort d'une cagnotte de 150 milliards de dollars, le pouvoir alterne corruption et répression et s'enlise dans des recettes récurrentes et éculées. Tentative de réanimation du courant islamiste pour disposer d'une béquille politique et d'un épouvantail à agiter, le moment venu, face aux revendications populaires ; kermesse politique où sont convoqués fossiles et parasites pour faire diversion ; stigmatisation d'une Kabylie “vecteur d'apostasie”, menaçant les libertés de culte... Face à l'autisme du pouvoir en place, le RCD semble fonder beaucoup d'espoir sur le changement de stratégie des grandes puissances vis-à-vis des pays du Sud depuis les révolutions tunisienne et égyptienne. “La phase actuelle est un moment de rupture dans l'histoire de la décolonisation. Des peuples se sont déjà libérés des dictatures qui les ont soumis (…) La conjoncture internationale, longtemps défavorable aux militants des droits de l'Homme et de la démocratie dans le Sud, change radicalement (…) Une page se tourne dans notre histoire d'après-guerre”, se félicite-t-il. “L'heure est à l'imagination, l'initiative, l'automobilisation et la solidarité. La démultiplication des actions de terrain reste aujourd'hui la stratégie qui peut venir à bout d'un régime qui, fermant tous les espaces, s'enferme dans le déni de réalité”, préconise le RCD, qui fait part de sa conviction que l'Algérie, qui n'est pas précurseur des révolutions actuelles, “peut provoquer le changement le plus accompli”.