L'appel à un déjeuner collectif, lancé sur la Toile, pour hier, sur l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa, n'a pas eu lieu. La raison ? Ce rassemblement contre "l'inquisition et pour la liberté de culte et de conscience" a été violemment empêché par des salafistes. Lesquels salafistes se sont donné le mot pour venir en nombre afin d'empêcher de force ce déjeuner collectif auquel a répondu une quinzaine de déjeuneurs. Certains de ces déjeuneurs, numériquement inférieurs, se sont fait molester en aparté par des barbus en état d'hystérie collective, ont affirmé des témoins oculaires. Les islamistes fondamentalistes, auxquels se sont joints quelques riverains qui ont voulu profiter de l'aubaine, se sont même permis d'intimer l'ordre à la directrice de la Maison de la culture de ne plus organiser de galas artistiques durant les nuits ramadhanesques. Leur avertissement a été mis à exécution lorsqu'ils ont tenté de saccager la scène, aménagée pour les soirées de gala et qui avait servi durant la Coupe du monde de football pour les matchs de l'équipe algérienne et les demi-finales. Forcément, la menace d'incendie à l'encontre de la Maison de la culture si jamais les festivités devaient être maintenues, a eu l'effet escompté, puisqu'on a appris de sources proches de la direction de la culture que le reste du programme, prévu en ces nuits ramadhanesques, a été annulé. Nous avons, bien évidemment, tenté de joindre au téléphone Mme Gaoua, la directrice, pour confirmer ou infirmer cette information, en vain. Avec ce coup de force, on peut dire que les extrémistes religieux ont incontestablement repris du poil de la bête. Mais les déjeuneurs, qui ont quitté les lieux, tête basse, n'ont pas dit leur dernier mot. Ils ont l'intention de revenir plus nombreux sur les lieux pour laver l'affront et préserver Béjaïa de sa culture millénaire de tolérance et stopper l'avancée inexorable du fondamentalisme religieux. Il y a lieu de rappeler que deux rassemblements similaires se sont tenus dans la région durant ce mois sans le moindre acte de violence. Le premier à Aokas et le second à Akbou. L. O. Nom Adresse email