Au moment où le secrétaire d'Etat US tentait d'arracher hier un cessez-le-feu pour stopper l'agression barbare de l'armée israélienne contre Gaza, l'ONU a évoqué des "crimes de guerre" d'Israël, qui a vu l'aéroport de Tel-Aviv quasi vide en raison de l'annulation par les compagnies aériennes de leurs vols. Même si elle fait de l'équilibrisme en dénonçant les attaques à la roquette du mouvement islamiste Hamas sur Israël, la communauté internationale multiplie aussi les critiques à l'adresse des autorités israéliennes, car le pilonnage de la bande de Gaza faisait essentiellement des victimes civiles. Ainsi, le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a fait état d'une "forte possibilité que le droit international humanitaire ait été violé, d'une manière qui pourrait constituer des crimes de guerre". Citant de récents exemples de destruction de maisons et de civils tués, dont des enfants, dans la bande de Gaza, Mme Pillay, qui participe à une réunion extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur l'offensive israélienne, a déclaré qu'il y a "une forte possibilité que le droit international humanitaire ait été violé, d'une manière qui pourrait constituer des crimes de guerre", et a demandé une enquête sur chacun de ces incidents. De son côté, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki, a lui accentué ses accusations, évoquant pour la première fois un "crime contre l'humanité". Haussant un peu plus le temps que d'habitude, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a estimé quant à lui, mardi, que le nombre de Palestiniens tués était "quelque chose qu'on ne peut pas accepter". Sur le terrain, les bombardements continuaient à Gaza, malgré le lourd bilan de l'opération israélienne. Cinq Palestiniens dont deux enfants ont encore été tués dans une localité proche de Khan Younès. Selon l'ONU, la majorité des victimes sont des civils. Au moins 652 Palestiniens sont morts, un chiffre difficile à vérifier compte-tenu du chaos régnant à Gaza où les restes de personnes décédées les jours précédents continuent d'être retrouvés dans les décombres. Dans un discours au ton amer, le président palestinien Mahmoud Abbas a reconnu que ses efforts pour arracher une trêve lors d'une tournée au Moyen-Orient avaient échoué. Pour la deuxième nuit consécutive, un Palestinien a été tué en Cisjordanie occupée où les manifestations de soutien à Gaza gagnent en ampleur depuis quelques jours, accompagnées de heurts violents. Afin d'éviter d'être isolé, l'Etat hébreu tentait de réagir à l'annulation des vols en série sur l'aéroport Ben-Gourion après qu'une roquette se soit écrasée à quelques kilomètres de là. Quelque 80 vols ont été annulés depuis mardi soir, et Israël a souligné avoir mis en œuvre "tous les moyens pour protéger le ciel israélien", selon l'autorité aéroportuaire civile. L'ouverture d'un aérodrome dans le sud israélien a été ordonnée et la compagnie aérienne El Al a annoncé accroître son nombre de vols pour permettre aux Israéliens coincés à l'étranger de rentrer. Sur le plan diplomatique, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est engagé dans un nouvel effort diplomatique destiné à faire cesser ces hostilités. "Nous avons certainement fait quelques pas, mais il reste du travail", a-t-il dit lors d'une rencontre avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. M T Nom Adresse email