Pour les opinions mondiales, Israël accomplit bien des "crimes de guerre" à Gaza. Les manifestations pro-palestiniennes ne se sont pas arrêtées, partout à travers le monde, même à Tel-Aviv où le mouvement pacifiste parvient enfin à s'exprimer. Pour les Palestiniens, la résistance derrière Hamas est la "seule solution" face au blocus de Gaza imposé par les Israéliens depuis 2006. Quant aux Arabes, depuis leurs "printemps" de 2011, ils sont davantage frappés de désenchantement, préoccupés par leurs propres soucis et problèmes. Le chaos en Irak, Syrie et en Libye, la crainte d'une déstabilisation en Tunisie, Jordanie et au Liban ont également contribué à cette indifférence envers les Gazaouis : quelques manifestations symboliques, les Arabes ne se mobilisant plus vraiment pour la cause palestinienne. Le silence de la rue arabe est assourdissant faute de manifestants mais aussi parce que hantés par la peur que les mouvements de foules se retournent contre eux, monarques, émirs et présidents arabes ont interdit la rue à leurs sujets. La Ligue arabe -syndicat des chefs arabes- pour sa part, n'a publié qu'une seule déclaration de principe depuis les tueries israéliennes, et ses représentants ne se sont même pas déplacés à Gaza comme ils l'avaient fait lors de l'agression israélienne en 2012. Dans les pays du Golfe, il a fallu la facture de 1 300 morts palestiniens pour que le roi Abdallah d'Arabie saoudite élève la voix contre la politique de Benyamin Netanyahu. Sans plus. Même l'émir du Qatar n'a pas osé refaire ce qu'avait fait son père Hamad Ben Khalifa Al Thani en se rendant en octobre 2012 à Gaza, brisant l'isolement du Hamas à qui il avait offert 400 millions de dollars pour la reconstruction. Son fils est marginalisé par ses voisins, qui lui font payer le soutien de Doha aux Frères musulmans en Egypte et à Gaza. La Turquie à fustigé Israël, Recep Tayyip Erdogan accusant Tel-Aviv d'avoir "surpassé Hitler dans la barbarie". Mais Ankara, comme Le Caire et Amman, n'a pas rompu ses relations diplomatiques, ni même ses relations économiques avec Tel-Aviv. Et puis Erdogan est préoccupé par son élection à la présidence de la République, après avoir été Chef du gouvernement islamiste durant trois mandats consécutifs. En Occident, sa position d'allié traditionnel a autorisé Israël à commettre ses crimes de guerre à Gaza. Il a eu l'acquiescement des occupants de la Maison-Blanche et de l'Elysée. Barack Obama, qui s'est heurté à l'indifférence de Benyamin Netanyahu lorsqu'il lança les derniers pourparlers de paix israélo-palestiniens, a reçu en plein visage la provocation de celui-ci, sans réagir. Face aux carnages de Palestiniens, le premier président noir des States s'est suffi d'exhortations pour "épargner les civils" tout en soutenant fermement le "droit de Tsahal à défendre la quiétude des Israéliens". Une prime pour le génocide mais aussi pour la colonisation. En revanche, du côté des Latinos américains, il n'y a pas eu d'hésitation : Israël montré du doigt, rappels d'ambassadeurs, mobilisations populaires...On peut dire que l'Amérique latine a été aux avant-postes de la condamnation de l'opération israélienne dans l'enclave palestinienne et l'offre de soutiens quasi unanimes aux Palestiniens. Réuni à Caracas, le sommet du Mercosur (Argentine, Brésil, Venezuela, Paraguay, Uruguay) a appelé l'ONU à prendre des mesures rapides et concrètes afin d'obliger Israël à mettre fin à son agression. Le président de la Bolivie Evo Morales, l'une des principales figures de la gauche radicale latino-américaine, a placé Israël sur une liste "des Etats terroristes" », supprimant un accord d'exemption de visa entre les deux pays. Nom Adresse email