Les autorités turques ont interpellé hier plusieurs dizaines de policiers accusés d'écoutes illégales de conversations téléphoniques du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et de son entourage, à cinq jours de l'élection présidentielle. Un total de 33 policiers ont été arrêtés dans 14 provinces du pays dans le cadre de cette opération visant les membres de la police et de la magistrature soupçonnés de constituer un "Etat parallèle" hostile à l'actuel gouvernement du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Ce nouveau coup de filet a débuté hier à l'aube à Istanbul et s'est poursuivi dans la matinée, notamment dans le Sud-Est turc à majorité kurde et sa "capitale" Diyarbakir, a précisé la chaîne d'information en continu NTV. Il intervient à moins d'une semaine du premier tour, dimanche, de l'élection présidentielle, disputée pour la première fois au suffrage universel direct. Candidat du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, M. Erdogan fait figure de grand favori du scrutin, qu'il pourrait selon les derniers sondages remporter dès ce 10 août. La semaine dernière, 31 policiers ont déjà été inculpés, notamment de "constitution et de direction d'une bande criminelle", et écroués dans le cadre de cette affaire, après une première vague d'une centaine d'interpellations. Tous sont accusés par le gouvernement d'être proches du mouvement religieux du prédicateur musulman Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis. M. Erdogan reproche à son ancien allié d'avoir manipulé pour lui nuire une enquête ouverte en décembre sur un vaste scandale de corruption l'impliquant avec son entourage. R. I./Agences Nom Adresse email