Résumé : Le temps a vite passé. Ihsane a été inscrite à l'école. Zina et Zaher lui choisissent de beaux vêtements. Le jour de la rentrée, ils l'accompagnent. Leur foyer est bien vide sans elle. Zina est triste. Elle souffre de leur séparation. Guemra lui conseille de se trouver une occupation... Que de bonheur lorsqu'elles se retrouvent plus tard. Durant tout le chemin, Ihsane n'a pas cessé de lui raconter sa matinée, ses nouvelles camarades, leurs jeux durant la récréation. La fillette a hâte de retourner en classe. Zina la trouve plus belle. A table, elle a beaucoup plus grignoté que mangé. Elle n'a pas cessé de regarder la pendule du couloir. -C'est bientôt l'heure, maman ? -Tu as le temps de manger... Finis tes frites, ta viande... -Il reste combien de temps ? -Une demi-heure ! Rien ne presse... Mais Ihsane a déjà quitté la table. Zina qui pensait à la raccompagner à l'école est surprise quand elle lui dit : -Maman, il y a deux camarades du premier étage qui sont dans ma classe, lui dit-elle. Je pars avec elles ! Et elle s'élance vers la porte d'entrée. -Ihsane... Elle découvre que sa fille ne souffre pas de leur séparation, et dans son impatience à rejoindre ses camarades, elle oublie de l'embrasser. -Ma fille chérie... Mon trésor ! Ma fortune ! La fillette se retourne et court se jeter dans ses bras. Elle l'embrasse. -Je reviendrai vite, promet-elle. Ne t'inquiète pas ma maman d'amour ! Je suis grande maintenant ! - Sois prudente... Mais Zina ne peut pas la laisser partir. Elle veut voir les camarades. Elle descend jusqu'au premier où elles l'attendent. Une autre plus âgée les rejoint. Zina leur demande leur nom, leur prénom et où elles habitent. Léna, qui est en cinquième, promet à Zina de la surveiller. Elle les regarde partir avant de retourner chez elle. Elle ouvre la fenêtre et les voit s'éloigner, tout en parlant par gestes. Elles disparaissent au loin. La mère doit accepter et ignorer la douleur qui l'étreint. Elle se raisonne et se dit que toutes les mamans du monde éprouvent ce sentiment. Elle respire profondément et s'efforce de ne pas pleurer. -C'est une grande fille maintenant !, se dit-elle. Elle peut se passer de moi, quelques heures ! Je dois faire comme elle, aller de l'avant, pense-t-elle en s'efforçant de sourire. Yé n'a pas tort en me conseillant de m'occuper... Zaher vient déjeuner rapidement. Il la trouve triste et en train de préparer des gâteaux pour le goûter. Elle ne parvient pas à sourire ni même à parler. Elle a une boule au fond de la gorge. Pour ne pas inquiéter son mari, elle ravale ses larmes. -Je ne savais pas qu'elle prendrait tout avec elle ! Ton franc-parler, ton sourire, ton enthousiasme... Hé, réveille-toi ! Elle n'est plus un bébé ! Elle est en âge d'aller à l'école ! Mais elle rentre tout à l'heure, et à partir d'aujourd'hui, de demain, tu pourras lui apprendre des choses, à faire ses devoirs ! Ne crois pas que ton rôle de mère finit aujourd'hui ou qu'elle n'aura plus besoin de toi !, lui dit-il. Même quand elle sera adolescente, elle aura besoin de nous ! Même une fois adulte, on sera là, pour l'aider, l'encourager, la soutenir ! Ton histoire avec Ihsane ne finira pas Zina ! Tu devrais avoir le sourire et lui communiquer la joie ! Zina reconnaît que son mari a raison, mais c'est plus fort qu'elle. Si elle avait le pouvoir d'arrêter le temps, il y a longtemps qu'elle l'aurait suspendu, pour pouvoir la garder contre son cœur et la câliner de jour comme de nuit. Elle pourrait la protéger, jusqu'à son dernier souffle, mais le temps file et elle ne peut pas toujours être avec elle... (À suivre) A. K. Nom Adresse email