Premier chapitre : "L'enfant qui changera ma destinée..." Résumé : Guemra a beau prier les infirmières, aucune d'elles ne lui répond. Le chirurgien finit par sortir et leur apprend qu'il a dû intervenir rapidement afin de la sauver. La famille est sous le choc. Ils restent dans le hall, à attendre le matin. Guemra a le cœur fendu. Elle a mal pour sa fille. Elle a conscience qu'aucun mot, qu'aucun geste affectueux ne pourra la réconforter. Elle a perdu ce à quoi elle tenait le plus au monde. Son réveil sera doublement douloureux... Guemra n'a pas la force de cacher sa peine. Ses larmes se mêlent à celles de sa fille. Elle souffre autant qu'elle. Lorsque hadj Ahmed les trouve en larmes, il gronde Guemra pour qu'elle se ressaisisse. Elle doit être le pilier sur lequel Zina allait s'appuyer. - Mais qu'est-ce qui vous prend ? C'est Allah qui donne et qui reprend ! C'est sa volonté, et à nous de l'accepter ! On n'y peut rien ! Aujourd'hui, nous sommes là ! Qui sait ce qu'il adviendra de nous d'ici quelques minutes, d'ici quelques heures ? Louange à Allah de te prêter longue vie ! Moi, je sais que mon vieux cœur n'aurait pas supporté de te perdre alors que la vie te sourit à peine ! Je suis heureux que tu sois encore parmi nous ! - Parce que toi, tu vois ou crois que la vie me sourit ?, s'écrie Zina en essuyant avec rage ses larmes. Cette foutue vie me berce d'illusions ! Je... je croyais que c'était bon cette fois, que je serais mère comme toutes les femmes ! - Tu n'es pas la seule à perdre son bébé ! Remercie Allah d'être encore parmi nous ! - Je ne suis bonne à rien ! Zaher qui se tient près d'eux intervient. - Ne dis pas ces choses ! Tu es une bonne épouse ! Et comme tu le vois, on tient à toi ! On regrette de ne pas avoir cet ange près de nous, mais on est heureux que tu sois là, parmi nous ! - Moi, je regrette de ne pas être morte avec lui, pleure-t-elle. J'ai si mal... Ce genre de propos, Zina les tiendra souvent. Si elle se remet de son opération, elle ne parvient pas à accepter le fait. - Juste avant d'avoir les contractions, je le sentais bouger, raconte-t-elle. Il n'a pas pu mourir comme ça ! - Ma fille, il était écrit qu'il ne verrait pas le jour. Ce qui compte pour nous, c'est toi ! Tu dois penser à ta santé ! Et à nous ! On t'aime. Fais un effort pour nous ! - Maman, je crois que je suis maudite ! Qu'ai-je fait pour mériter ce triste sort ? J'ai eu plusieurs grossesses et aucun bébé à tenir contre mon sein ! - Benti, ma fille, viendra le jour où cela arrivera ! promet Guemra. Il suffit juste que tu gardes la foi ! Allah te récompensera ! J'en suis convaincue ! Tu entends ? Les mères sentent ces choses-là ! Mais Zina n'y croit pas. Elle ne croit plus en ces rêves de devenir mère. Guemra voudrait l'aider à oublier. Elle les invite chez elle et en profite pour demander à Krimo et sa petite famille de venir passer le week-end en leur compagnie. Zaher décide de partir après avoir pris le café. Il refuse de passer la nuit chez ses beaux-parents. - Je reviens quand tu voudras, dit-il à Zina. Au revoir ! Hadj Ahmed le ramène chez lui. Krimo et sa famille arrivent. La présence des enfants ramène le sourire sur le visage de Zina. Parfois des larmes brillent dans ses yeux. Nora, sa belle-sœur, a pris sa main. - Ils sont aussi tes enfants ! Dès qu'ils seront grands, je te les enverrai ! - Oui, je serais heureuse de les accueillir ! La maison est silencieuse. Je croyais qu'avec cette grossesse, cela changerait ! Je me trompais... Nora trouve le moyen de changer de sujet lorsque les enfants courent et crient à travers l'appartement. Elle les gronde en les emmenant hors du salon. Krimo est très peiné par ce qui arrive à Zina. Une épreuve difficile de plus à vivre. - Je voudrais que tu vois un autre gynécologue, dit-il. Si tu dois être soignée à l'étranger, je chercherais une clinique et prendrais tout en charge ! - Non, c'est bon. Je n'en peux plus ! Si tu veux m'aider, trouve un travail à Zaher. Un poste où il ne s'ennuiera pas... (À suivre) A. K. Nom Adresse email