Résumé : Nora est de plus en plus déçue devant le comportement bestial de son mari. Elle sent qu'elle n'aura pas le courage de supporter son caractère acariâtre et brutal. Lui, par contre, se frottait les mains à l'idée de l'avoir à sa merci... Ecœurée, la jeune femme fait un malaise... Achour lui demande si elle n'était pas enceinte. Enceinte ! Nora secoue sa tête. Il nemanquait plus que ça ! -Non... Non, je ne suis pas enceinte... Tout juste fatiguée. Achour s'éloigne un peu d'elle mais garde sa main dans la sienne : - Ce n'est pas un endroit pour discuter. Allons dans la chambre. Elle le suit à petits pas et il la force encore à s'allonger sur le lit : - Là tu seras mieux ma chérie. Allez, dis-moi la vérité maintenant. - Que veux-tu que je te dise ? - Que tu es enceinte... Que nous attendons un enfant... Tu feras de moi l'homme le plus heureux au monde. Elle secoue encore la tête. Elle avait pris ses précautions avant ce mariage pour justement éviter une telle catastrophe. - Tu ne réponds pas... Tu n'es pas sûre de ton état ? -Non... non Achour, je ne suis pas enceinte. Elle crut qu'il allait la frapper. Mais il prend une lente inspiration avant de lancer : - Eh bien... Tu le seras bientôt. Sois-en certaine. Il la tire violemment à lui, et elle crut sa dernière heure arrivée, lorsqu'il l'agrippe par les cheveux pour l'obliger à lui céder. Un jour brumeux se levait sur la ville. Nora ouvrit les yeux. Achour ronflait à ses côté tel un monstre sorti d'une légende. Malgré le froid, il transpirait comme un cheval, et il avait rejeté la couverture en loque dont laquelle il s'était emmitouflé. Nora s'était assoupie alors que les larmes inondaient son visage. Elle avait pleuré d'amertume et de détresse, avant de sombrer dans un sommeil lourd et loin d'être réparateur. Elle tourne un moment dans la chambre, avant de se rendre dans le réduit qui servait de cuisine. Il y avait un réchaud à gaz, quelques boîtes d'allumettes. Une cafetière était déposée sur une étagère à côté d'une vaisselle bon marché. Le robinet d'eau était rouillé et à sec. Achour n'avait-il pas payé la facture d'eau et d'électricité, ou bien ces coupures étaient-elles légion dans ce quartier pouilleux ? Où avait-il donc mis le café ? Elle souffrait d'une migraine tenace depuis la veille, et voulait se préparer un breuvage chaud. Elle farfouille un moment dans le placard. En vain. La veille, elle n'avait pas dîné. Achour était sorti acheter du pain et un bout de fromage. Un repas frugal, auquel elle n'avait pas voulu prendre part. Il avait alors mangé seul, avant de se laisser lourdement tomber sur sa paillasse. Elle se passe une main dans les cheveux. En temps normal, elle aurait pris un bain. Mais ici, comment pourra-t-elle-même y songer ? La pièce qui servait de salle d'eau était sale et dégageait une puanteur intolérable. Avec quoi va-t-elle donc pouvoir nettoyer toute cette saleté ? - Déjà levée ? Elle sursaute. Elle n'avait pas entendu Achour venir vers elle. - Oui... Je cherchais du café... Il toussote : - Il n'y en a pas... Je n'ai pas pensé en acheter...Nous allons sortir faire quelques courses. - J'ai une migraine... Je, je n'ai rien pris depuis hier. - Il y a un reste de pain et fromage. - Je préfère une boisson revigorante, du café ou du thé pour commencer la journée. Il soupire : - Tu es incorrigible...Patiente donc un peu... Il est encore trop tôt pour sortir faire des courses... Je vais me rallonger un moment... Tu viens ? A la pensée de se remettre au lit avec lui, elle eut un hoquet. Il revint vers elle menaçant : - Je te le répète : je suis ton mari Nora, j'ai tous les droits sur toi... Mes désirs sont des ordres. Elle porte une main à la tête qui menaçait d'exploser : - J'ai une migraine... Je... - Cela te passera... Elle ne trouvera aucune réponse plausible et il l'entraîne dans la chambre. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email