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La Kabylie et l'enjeu de la présidentielle
Contribution
Publié dans Liberté le 08 - 04 - 2004


Maître Saheb Hakim (*)
L'échéance présidentielle du 8 avril 2004 constitue sans nul doute une opportunité pour le règlement et le dépassement de la crise que subit la Kabylie depuis trois ans. Pourtant, certaines voix isolées et de moins en moins nombreuses, sans prise sur la société, s'attellent à relativiser la portée d'un tel scrutin. Obéissant à des desseins inavoués, concoctés dans des officines occultes, les tenants et les aboutissants de cette stratégie nihiliste échappent au commun des citoyens.
Fait inédit, ce sont ces mêmes voix qui, à deux mois de la présidentielle, ont voulu créditer un régime en fin de règne. Ils ont répondu à un simulacre de dialogue pour une issue à la crise qu'il a lui-même générée, en faisant fi de l'attente citoyenne et du consensus inscrit dans le code d'honneur du mouvement. Des missionnés s'improvisent en prêcheurs “de la bonne parole� qui bannit le libre débat et la contradiction. Conception réductrice et étroite pour des figures médiatiques, autoproclamées représentantes d'une population qui ne les a jamais mandatées, ni même associées à ces choix.
Héritière d'une longue tradition de luttes pour le recouvrement de l'identité nationale et de la citoyenneté, matrice de la libération nationale et du mouvement démocratique, la Kabylie peut et se doit de peser sur l'échiquier national pour traduire tous ses combats et ses sacrifices en alternative démocratique et sociale. En ce sens, le sacrifice et le martyre des citoyens de la Kabylie, relayés sporadiquement à travers le territoire national, sont des acquis irréversibles qu'il appartient à la classe politique d'honorer en faveur d'une perspective porteuse de progrès et de modernité. N'en déplaise aux partisans de la surenchère populiste et du chaos programmé en Kabylie, le moment est donc venu pour tout un chacun de se mobiliser et de se déterminer face à un système dont les échecs répétés ont compromis l'évolution du destin national.
Loin d'être un “Vietnam� algérien, longtemps marginalisée et délibérément singularisée de l'entité nationale, atteinte dans sa chair comme dans son développement social et économique, la Kabylie ne saurait se mettre indéfiniment à l'écart. Osons-le dire, si le Printemps noir a permis aux populations de Kabylie de porter haut et fort le message d'une jeunesse avide de liberté et de justice, de renouer avec la conquête citoyenne et de réagir comme un seul homme face à une sanglante répression d'État, en transcendant les clivages politiques et sociaux, il n'en demeure pas moins que le tribut versé est lourd de conséquences.
La Kabylie est désormais ruinée. L'absence de représentations populaires conjuguée à une politique de démission intégrale de l'État, ont induit des effets ravageurs sur la région. Des désordres économiques palpables, une régression sociale accentuée par l'alcoolisme et la prostitution, au demeurant inconnus et une insécurité croissante. Le retard scolaire et universitaire récurrent phagocyte toute chance de réussite sociale.
Les citoyens de Kabylie ont fini par se désintéresser de l'agitation et du jusqu'auboutisme improductifs. Aujourd'hui, ils aspirent à la prospérité et la sérénité. “Une Algérie stable a besoin d'une Kabylie forte� comme le disait le grand chanteur Idir. Une Algérie forte est une Algérie débarrassée d'un pouvoir responsable de tous ces malheurs qui gangrènent la société et qui reste préoccupée par sa seule survie. Après avoir mené la nation dans l'impasse, il s'apprête à renforcer son emprise sur la société en décourageant d'une part les forces vives du pays et à neutraliser d'autre part l'électorat kabyle par des moyens insidieux.
Pompeusement suggérée, I'abstention de la Kabylie pose plus de questions qu'elle n'en résout Qui a donc intérêt à singulariser cette région du reste du corps national ? Qui profitera de la faible mobilisation ou de la non-participation de l'électorat de Kabylie ? Ne serait-il pas judicieux qu'elle vote pour un candidat démocrate ? D'essence démocratique et moderniste, inscrit dans une perspective nationale et des revendications citoyennes, I'électorat kabyle a les moyens de peser lourdement pour garantir le meilleur choix et exiger que les conditions d'un scrutin transparent et régulier soient réunies. Fidèle à ses traditions et enraciné dans ses convictions, il saura reconnaître les siens et son choix le 8 avril ne souffrira aucune équivoque. Comme le dit si justement l'adage: “Adar i teddu s azar�. Il saura déjouer les manœuvres qui visent le maintien d'un président-candidat honni. Le 2 avril 2004 restera à coup sûr une date fondatrice qui a permis à la Kabylie de vaincre les démons de la peur et du statu quo. Le meeting du candidat et néanmoins militant Saïd Sadi, organisé à Tizi Ouzou et la marche qui l'a suivi, ont montré qu'il suffisait d'oser politiquement pour tordre le cou à toutes les spéculations et faire taire tous les oiseaux de mauvais augure. Il était temps de sortir de cette spirale qui a rendu toute la région exsangue et de se projeter avec détermination dans la dynamique du recouvrement de la souveraineté populaire, de la représentativité institutionnelle et de la concrétisation des aspirations portées haut et fort par les générations successives de militants du combat pour les libertés, la dignité et le respect des droits de l'homme.
Un président de la République fort du soutien de la Kabylie peut satisfaire les aspirations citoyennes et prendre en charge les revendications d'EI-Kseur.
S. H.
(*) Avocat et membre du collectif de défense des victimes du Printemps noir de Kabylie


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