Mobilisation et vigilance

Veillée d’armes dans les permanences électorales à Tizi Ouzou

À Tizi ouzou, c’est la mobilisation générale dans les états-majors des candidats à la présidentielle. Les permanences électorales sont particulièrement animées, en ce mercredi de veille du scrutin présidentiel. Chez les pro-Bouteflika d’abord, M. Idjri, codirecteur de campagne dans la wilaya de Tizi Ouzou, affiche une sérénité à toute épreuve. “Notre campagne s’est bien déroulée à travers toute la wilaya. Nous avons organisé sept meetings, dont celui de Abdelaziz Bouteflika à la maison de la culture Mouloud-Mammeri�, déclare Idjri. Affichant un optimisme beat, notre interlocuteur dit ne pas avoir d’appréhension pour le jour du vote. Chez les militants du FLN, on touche du bois. Le directeur de campagne du candidat Ali Benflis juge positif le bilan de la campagne qui s’est terminée en apothéose avec le meeting de Benflis au stade Oukil- Ramdane de Tizi Ouzou, lundi dernier. Les meetings se sont déroulés dans le calme, estime Ali Lanasri qui rappelle que son parti a ouvert une quinzaine de permanences électorales en plus des sièges de kasma au siège du PT (Parti des travailleurs), où on nous demande de rappeler : w “Nous sommes occupés pour le moment, vous pouvez nous rappeler�, nous répond-on au bout du fil.
Pour sa part, le RCD a mobilisé ses troupes pour le jour J. Hier, une assemblée générale a été organisée au siège du conseil communal de Tizi Ouzou, où les militants ont été instruits sur les dernières instructions du parti.
Les militants du Rassemblement sont ainsi appelés à être vigilants et mobilisés. “Il ne faut surtout pas répondre aux provocations�, leur a-t-on expliqué.
La réussite de la campagne du candidat de l’opposition démocratique, Saïd Sadi en Kabylie renseigne sur la disponibilité de la population de la région à aller voter en masse aujourd’hui, fera remarquer Mouloud Lounaouci, directeur de campagne du Dr Sadi à Tizi Ouzou. Mais ce qu’appréhendent par dessus tout les responsables du RCD reste la fraude à laquelle peut recourir le président-candidat.
À ce propos, le parti de Saïd Sadi n’exclue pas l’éventualité de recourir à la rue, si jamais la volonté populaire sera détournée par le clan présidentiel. Malgré le climat de violence, sciemment entretenu par les partisans du rejet de la présidentielle et les pro-Bouteflika, les militants du RCD ont maintenu le cap sans répondre aux sirènes de la violence. Une manière comme une autre de réhabiliter le débat politique contradictoire et la culture de la non-violence qui ont déserté un temps la Kabylie que le président-candidat espère voir rejeter le scrutin d’aujourd'hui, dès lors qu’il sait que l’électorat lui est foncièrement hostile.
Y. A.