Pour la seconde fois consécutive, cette année, l'Algérie participe officiellement aux festivités commémoratives en France, prévues, hier, à Toulon, au sud de la France. Cette fois-ci, il s'agit du 70e anniversaire du débarquement en Provence et "l'armée d'Afrique" est à l'honneur. Contrairement aux festivités du 14 Juillet, l'Algérie a déjà pris part, officiellement, aux festivités commémorant le débarquement de Provence en 2004. À cette époque, c'est le président Bouteflika qui avait conduit la délégation algérienne. Pour les festivités du 14 Juillet, l'Algérie s'était contentée d'une représentation fort symbolique, mais qui avait, quand même, suscité un large débat. Cette fois-ci, la participation algérienne est plus importante. C'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui conduit la délégation algérienne, en tant que représentant du président Bouteflika. Avec le Premier ministre, douze anciens combattants algériens sont attendus sur le sol français. Douze hommes qui ont participé aux combats pour la libération de la France il y a 70 ans. Quatre d'entre eux devraient recevoir l'insigne de chevalier de l'Ordre de la légion d'honneur des mains du président de la République François Hollande. La revue navale qui aura lieu en milieu d'après-midi mettra, également, à l'honneur plusieurs bâtiments étrangers. Représentant l'Algérie, le navire école "La Soummam" est attendu. La corvette marocaine "Tarik Ben Ziad" et le patrouilleur tunisien "La Galite" devraient, également, être présents.Les commémorations du 70e anniversaire du débarquement en Provence sont une occasion pour rendre hommage aux combattants français et "indigènes", des anciennes colonies françaises en Afrique qui ont débarqué massivement le 15 août 1944 sur les côtes de Provence pour combattre, aux côtés des alliés, l'avancée de l'armée allemande. Une quinzaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains a répondu à l'invitation du président français, qui a présidé une cérémonie internationale au bord du porte-avion "Charles-de-Gaulle", au port de Toulon. Parmi les présents, outre le prince Albert de Monaco, les présidents du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, des Comores, de la Côte d'Ivoire, du Gabon, de Madagascar, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal, de la Tunisie, ainsi que les chefs de gouvernement de l'Algérie, de Djibouti et du Maroc. Pour le président Hollande : "En ce 15 août 2014, la France s'honore de recevoir à nouveau en Provence ceux qui l'ont aidée à sortir de plus de 1 800 jours de guerre." Déclenchée le 15 août 1944, 70 jours après le débarquement en Normandie, l'opération dite "Dragoon" visait pour les alliés — 450 000 hommes, dont environ 250 000 Français — à prendre en tenaille l'occupant allemand pour le contraindre à battre en retraite. Le coup d'envoi est donné le 15 août à 00h15 par les commandos français d'Afrique du lieutenant-colonel Bouvet (Roméo Force) qui escaladent la falaise du cap Nègre, à une quarantaine de km à l'est de Toulon. Moins de 24 heures plus tard, les alliés — Américains, Britanniques, Canadiens et Français — occupent une poche de plus de 30 km de profondeur. "C'est le jour le plus sombre de ma vie", dira Hitler face à la percée alliée. "C'est nous les Africains qui arrivons de loin, venant des colonies pour sauver la patrie", chantaient alors ensemble chrétiens, musulmans et juifs, mobilisés ou volontaires. Celle que l'on appelait "l'Armée B", qui débarque en Provence le 15 août 1944, est essentiellement "l'Armée d'Afrique" créée en 1830 lors la colonisation de l'Algérie et qui intégra peu à peu des soldats "indigènes". Ses effectifs sont pour moitié composés de Français, pour la plupart européens d'Afrique du Nord, pour l'autre moitié "d'indigènes" du Maghreb (près de 100 000) et d'Afrique noire (10 000). Complémentaire de l'opération "Overlord" en Normandie, le débarquement en Provence s'avère décisif : il conduit dès le 18 août à l'ordre de repli des troupes de la Wehrmacht stationnées dans le Sud-Ouest et aboutit à la libération plus rapide que prévu de Toulon (27 août) et Marseille (28 août). Paris, qui se soulève le 19 août, sera finalement libéré six jours plus tard, grâce à l'action conjuguée de la Résistance, de la population parisienne et de la 2e division blindée (DB) du général Leclerc, placée sous commandement américain, et appuyée par la 4e division d'infanterie américaine. A. B. Nom Adresse email