Le chef de la diplomatie américaine a été chargé par le président George W. Bush d'assurer le plein succès de l'opération de retrait israélien de la bande de Gaza, prévu pour cet été. Washington table sur ce succès pour relancer le processus de paix israélo-palestinien dans le cadre de la Feuille de route, plan de paix de la communauté internationale pour résoudre définitivement le conflit israélo-palestinien. Mme Rice a déclaré que son principal souci était la coordination entre l'Etat hébreu et les Palestiniens en vue du retrait israélien de Gaza, qui doit commencer à la mi-août, dans un contexte de trêve fragile et d'une forte opposition en Israël. Aux termes de ce plan, l'armée israélienne doit se retirer de la bande de Gaza après avoir évacué les quelque 8 000 colons juifs qui y vivent. Selon Mme Rice, “six ou sept questions” relatives au retrait doivent être clarifiées, dont la sécurité, le transfert des responsabilités aux institutions palestiniennes, la redistribution des biens et la liberté de mouvement. “Il faut de la clarté entre les deux parties sur ce qu'on peut attendre”, a-t-elle déclaré à la presse à bord de son avion, “c'est ce qui, je pense, conduira à réduire la confusion pendant cette période très difficile”. Mme Rice espère aussi que les deux parties vont remplir leurs obligations dans le cadre de la Feuille de route. Elle a jugé que les services de sécurité palestiniens “(faisaient) des progrès”, mais elle a ajouté : “En terme de capacité à combattre le terrorisme, franchement, je pense qu'on peut faire mieux au quotidien.” “Je vais sûrement parler avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de la nécessité pour les Palestiniens de jouer un rôle déterminant pour assurer un environnement sûr dans lequel puisse prendre place le désengagement de Gaza”, a dit Mme Rice. Mais la secrétaire d'Etat a également été très critique à l'égard des projets israéliens d'extension des colonies juives, à l'est de Jérusalem, qui ont provoqué de bruyantes protestations de la part des Palestiniens. “Nous ne voulons pas que les Israéliens essayent d'imposer une politique du fait accompli sur le terrain”, a-t-elle dit. “Ils ne peuvent tout simplement pas s'engager dans des activités qui préjugent en quelque sorte du statut final” de ces terres. “Certaines réalités” doivent être prises en compte, depuis la guerre israélo-arabe de 1967, a-t-elle dit, “mais, il doit y avoir négociation”. “Tout changement doit être convenu d'un commun accord, et je le spécifierai clairement encore aux Israéliens”. Mme Rice devrait également aborder avec les responsables israéliens la question sensible des ventes d'armes d'Israël à Pékin, les Etats-Unis s'inquiétant de la modernisation des forces armées chinoises. “Nous avons eu des discussions très difficiles avec les Israéliens à ce sujet, je pense qu'ils comprennent désormais le sérieux de l'affaire et nous poursuivrons ces discussions”, avait-elle ajouté.