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ANTHOLOGIE MUSICALE DES GNAOUA
Un triple éclairage sur une culture de tradition orale
Publié dans Liberté le 22 - 08 - 2014

Présenté durant le 17e Festival Gnaoua et Musiques du monde d'Essaouira, ce coffret, composé de neuf CD, de plus de 14 heures de sons et d'un livret où un triple éclairage (historique, anthropologique, musicologique) est apporté, est le produit de l'association Yerma Gnaoua (créée en 2009), qui œuvre pour la préservation et la valorisation du patrimoine des Gnaoua.
L'«Anthologie musicale des Gnaoua», sortie en juin dernier, comporte neuf CD, qui restituent tout le déroulement du rituel de la Lila (des introductions et phases ludiques jusqu'aux Mlouk), avec la participation de plusieurs maâlems (maîtres musiciens) gnaoua, notamment Abdeslam Alikkane, Saïd Oughassal, Mustapha Baqbou, Rachid Ladhas, Hamid Deqqaqi, Mahmoud Guinéa et Abdelouahed Stitou. «Le travail engagé par l'association Yerma Gnaoua procède d'abord d'un souci de préservation, il vise ensuite à valoriser le patrimoine musical des Gnaoua en mettant en lumière sa richesse rythmique, mélodique et stylistique», expliquent les initiateurs de ce travail, dans un texte intitulé «Pourquoi une Anthologie des Gnaoua ?». Cette anthologie, fruit de quatre années de travail et de recherches sur le terrain, «établit un corpus général des Gnaoua reproduisant les principales variantes régionales». Car en plus de la restitution du «déroulement normal» d'une Lila, avec le préambule («Al âda»), les «séquences introductives» («Wlad Bambara») et «le cheminement complet des Mlouk et des couleurs», contenue dans six CD, trois autres opus s'ajoutent à cet ensemble : le premier contient des Annexes (Ganga Zagora, Sebtiyyine, Hamdouchia, Gnaoua de Smimou), le deuxième comporte la version d'Essaouira, et le dernier reprend la version nordique, de Tanger. Comme Tagnaouite est d'une grande ouverture aussi bien sur la chanson populaire que sur les musiques des autres confréries, les initiateurs du projet ont entrepris la démarche d'écarter ces «influences» ou ces «contacts» dans l'élaboration de cette Anthologie. Chaque CD continent également les biographies des maâlems qui interprètent les Tarh (morceaux), ainsi qu'une brève explication de chaque phase du rituel.
Extrait de musique Gnawa avec Mustapha Bakbou qui a participé à l'Anthologie
A Cela s'ajoute un livret bilingue, dans lequel on retrouve les textes chantés en arabe et traduits vers le français. Le livret apporte également un triple éclairage –historique, anthropologique et musicologique– sur la musique Gnaoua, à travers les articles de l'historien Khalid Chegraoui, de l'anthropologue Abdelhaï Diouri, et du musicologue Ahmed Aydoun. Dans son article intitulé «Du supposé être noir au Maroc», Khalid Chegraoui explique que l'origine des Gnaoua et de «la population noire» plus généralement, n'est pas à chercher uniquement «dans les apports subsahariens». Si la thèse de l'esclavage est aujourd'hui de plus en plus contestée voire anecdotique, des recherches plus sérieuses devraient être menées pour comprendre et connaître les origines de Tagnaouite. Dans son texte largement documenté, «Répertoire des chants incantatoires Gnaoua», Abdelhaï Diouri, traite du rituel, de son préambule à la dernière phase, celle des Mlouk, cette dernière comportant huit Mhallas (phases) «correspondant à sept couleurs, la couleur noire étant scindée en deux parties espacées par d'autres couleurs». Un rituel «de nature thérapeutique», un «syncrétisme complexe», une thérapie spirituelle, la lila est dans ce texte expliquée dans ses moindres détails et nuances, avec parfois des exemples concrets et des extraits d'interviews que l'anthropologue a réalisé avec des maâlems. Le musicologue Ahmed Aydoun s'intéresse, quant à lui, «aux éléments musicologiques qui fondent la lila» : le maâlem, les instruments, la gamme, le rythme, le chant, la danse, la gestion musicale d'une lila, la gestion de l'espace dans une lila. Car, pour lui, «bien que la musique soit au centre de la tagnaouite et dispose d'un statut particulier au sein de l'environnement de la lila et du moussem, il n'est pas concevable de la traiter seulement comme expression musicale. Pour comprendre l'effet de la musique gnaouie, globalement perçue, il faut mener une double analyse : la première concerne les éléments purement musicologiques la décrivant comme un récital composé de rythmes, de mélodies et d'interprétations lyriques et instrumentales, accompagnées de séances de danse ; la deuxième analyse, relie la performance musicale au dispositif de collaboration entre plusieurs éléments, dont la musique, dans la définition du rituel, ainsi qu'avec les procédés de réglage de la séance». Somme toute, si cette «Anthologie musicale des Gnaoua» ne prétend pas à l'exhaustivité, elle est d'une grande valeur à même d'intéresser aussi bien les chercheurs que les musiciens et même le large public.
Sara Kharfi (Pour la Rédaction WEB/LIBERTE)
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