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Une histoire africaine
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 06 - 2014

Du 12 au 15 juin, la ville d'Essaouira au Maroc a accueilli la 17e édition du Festival gnaoua et des musiques du Monde. Nous avons suivi ce rendez-vous qui a amené la tradition musicale marocaine sur scène et lui a permis de fusionner largement avec d'autres musiques.
Le soleil s'efface sur les tours de l'ancienne Mogador. En ce début de soirée, la place Moulay Hassan est noire de monde, c'est un peu comme si toute la ville d'Essaouira avait afflué là : jeunes et moins jeunes, parents et grands-parents, enfants et très petits enfants... Tous ont pris place pour assister aux derniers moments du Festival Gnaoua et des musiques du Monde dont la 17e édition s'est achevée dimanche 15 juin devant des milliers de personnes. Alors qu'un peu plus tôt dans la journée, la cité semblait vivre au rythme de son activité touristique, ses remparts sont balayés à cette heure par le géant malien Bassekou Kouyaté, le Maâlem gnaoua Hamid El Kasri, et leur vingtaine de musiciens. Déjà venu en 2007 sur ces bords de la côte Atlantique, Bassekou Kouyaté a eu les honneurs d'Essaouira. Il y aura eu un concert magique, tard dans la nuit de vendredi, et puis un dimanche qu'on n'est pas prêt d'oublier. «La musique gnaoua, c'est un peu la musique des chasseurs au Mali ou la musique des peuls», estimait l'ancien protégé d'Ali Farka Touré, quelques heures avant de monter sur scène. «La première fois que je suis venu ici, j'ai cherché à savoir quels étaient les liens entre le ngoni et le guembri, et on m'a dit: 'Mais Bassekou, il y a 300 ans, les esclaves qui ont remonté vers le nord du Mali, c'est eux qui ont amené le guembri.» Ici, on l'appelle guembri, mais au Mali, il porte plusieurs noms, selon les ethnies. Chez nous, dans le Segu, c'est le ngoni, mais ce sont les mêmes instruments. Il fallait voir le grand Bassekou accompagné «de sa famille» et d'une dizaine de musiciens pour bien comprendre la force de ce dialogue inter-Afrique. Se mettant en première ligne pour ses solos ou amenant les autres dans la lumière, celui qui a révolutionné son instrument a tracé des ponts entre la tradition de son pays et celle du Maroc. «Je me sens chez moi au Maroc, on est toujours en Afrique. Je joue avec ma femme, mes enfants, mon frère, mon cousin, mais avec Monsieur Kasri, on a formé une famille élargie. On ne se connaissait pas, on s'est vu seulement une journée, mais la connexion s'est bien faite. Parce que c'est un Africain et qu'en Afrique, c'est comme ça...», poursuivait le même Bassekou. La fusion des musiques Bamako-Essaouira, Fort-de-France-Essaouira, Essaouira-on ne sait trop où. Depuis sa création en 1998, la particularité du festival Gnaoua est la fusion entre une musique traditionnelle arrivée au Maroc par les esclaves noirs et des grands musiciens venus d'un peu partout dans le monde. Pour cette édition, on aura ainsi assisté à des rencontres entre le pianiste martiniquais Mario Canonge, le violoniste Didier Lockwood ou le bassiste Marcus Miller et différents Maâlems. «Au départ, les Gnaouas jouaient plutôt dans les rues, ils mendiaient, c'était comme des gitans, en fait, indique Neila Tazi. Et quand on a démarré le festival, ils n'étaient pas conscients de ce dans quoi ils s'embarquaient. Petit à petit, les fusions ont permis à certains de maîtriser l'art de la scène, mais d'autres sont toujours programmés dans de petits lieux, dans des ‘lilas' (la nuit rituelle, NDLR) plus traditionnelles.» A la lisière de son souk fumant de sardines, de merguez, de brochettes de poulet grillées, Essaouira présente aussi un aperçu plus large de cette culture passée par la grâce de son festival, des processions itinérantes à la scène. Au plus près d'un public assis sur des tapis, les Gnaouas chantent, jouent des crotales, dansent et le dialogue des Maâlems évoque bien les origines spirituelles, voire ésotériques, de leur art ambulant. «Tout le répertoire traditionnel marocain n'est pas une musique de scène, le concept même de festival au Maroc est quelque chose de très récent. Notre culture est celle des moussems, nos fêtes foraines, c'est-à-dire la rencontre des villageois dans une fête agraire où la musique est produite en plein air»,observe le musicologue Ahmed Aydoun, qui a réalisé une anthologie de la musique gnaoua. Dimanche, c'est donc de cette histoire de l'Afrique en mouvement que le concert de Bassekou Kouyaté avec le Maâlem Hamid El Kasri, était chargé.

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