Quarante-sept jours après le début de l'agression terroriste d'Israël, Gaza continue de compter ses morts, civils en quasi-majorité. Par familles entières, les Palestiniens tombent en martyrs lors des bombardements aveugles de l'aviation et des drones qui visent les maisons et les concentrations humaines. Bilan : 2 083 Palestiniens tués, selon des responsables de l'ONU. Hier, quatre Palestiniens ont été tués dans de nouvelles frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ont indiqué les services de secours palestiniens. Ces martyrs viennent s'ajouter au lourd bilan enregistré jeudi, durant lequel au moins 27 Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués dans des raids aériens israéliens à Gaza. Israël renoue aussi avec les assassinats ciblés, puisque trois commandants de la branche armée du mouvement de résistance Hamas ont été tués jeudi, au lendemain d'une tentative d'élimination de Mohamed Deif, le chef des brigades Al-Qassam. Assassinats ciblés Les deux chefs des Brigades Ezzedine al-Qassam, Mohammed Abou Chamala et Raëd al-Atar, qui étaient sur la liste des cinq résistants du Hamas les plus recherchés à Gaza par les services de renseignement de l'Etat hébreu, ainsi que Mohammed Barhoum, également présenté comme un dirigeant du bras armé du Hamas, ont été tués à Rafah par un raid de l'aviation en coordination avec le renseignement israélien. Les bombardiers F16 israéliens ont lancé neuf missiles contre l'immeuble qui abritaient les trois commandants du Hamas, faisant au moins quatre morts. Mohammed Abou Chamala, commandant pour le sud de la bande de Gaza, et Raëd al-Atar étaient recherchés pour leur implication notamment dans l'enlèvement du soldat Gilad Shalit en 2006 -libéré en 2011- et la mort de trois soldats à Rafah le 1er août. Raëd al-Atar était considéré comme le principal ingénieur du système sophistiqué de souterrains d'attaque du Hamas. Des dizaines de milliers de Palestiniens en colère ont accompagné les dépouilles des martyrs à leur dernière demeure, en criant vengeance contre ce crime. "L'assassinat des dirigeants des Brigades Ezzedine al-Qassam est un crime qui ne brisera pas notre détermination, ni n'affaiblira notre résistance, mais dont Israël devra payer le prix", a prévenu un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri. Ces assassinats ont constitué une matière de fierté de Netanyahu à l'égard de ses services de renseignements, martelant qu'Israël poursuivrait ses opérations aussi longtemps que nécessaire. Dix mille réservistes ont été rappelés jeudi, dans l'éventualité d'une opération terrestre. La résistance arrose Israël 300 roquettes La résistance palestinienne, mouvement Hamas en premier, a arrosé par plus de 300 roquettes et de missiles M75 les villes palestiniennes occupées, d'Ashkelon, Ashdod, Beersheba, Tel Aviv et Al-Qods. L'ennemi, qui a tu ses pertes, a néanmoins reconnu que douze obus ont touché un secteur très proche de Gaza et fait un blessé grave. Depuis le lancement de son opération, Israël a perdu 64 soldats et trois civils ont péri côté israélien depuis le début du conflit. Les conséquences ne se sont pas fait attendre, puisque la Fédération israélienne de football a annoncé le report de la première journée du championnat national de football, prévue aujourd'hui, par crainte des tirs palestiniens. Sur le plan politique, un sondage rendu public par la deuxième chaîne de télévision privée israélienne révèle que la confiance des Israéliens envers leur Premier ministre a fortement baissé. Devant cette situation, et alors que les pourparlers rompus mardi au Caire ne donnent aucun signe de reprise, des efforts diplomatiques se multiplient pour mettre fin à ce conflit. A commencer par l'appel de responsables de l'ONU pour un cessez-le-feu. L'émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, pour sa part, a réuni à Doha Khaled Mechaâl, chef en exil du Hamas, et le président palestinien Mahmoud Abbas pour des concertations. Et enfin, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, d'autre part, préparent une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui plaide pour une levée du blocus de Gaza par Israël et la mise en place d'un système permettant de signaler le non-respect du cessez-le-feu et de surveiller les flux de marchandises vers Gaza. A. R. Nom Adresse email