Les dernières évolutions de la situation sécuritaire et politique en Libye seront au centre d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de ce pays, qui se tiendra, aujourd'hui, au Caire. Cette réunion se tiendra avec la participation de l'Algérie, qui sera représentée par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a indiqué, un communiqué du ministère des Affaires étrangères, ajoutant qu'il aura, à cette occasion, une série de réunions, notamment avec son homologue égyptien. Les ministres des pays voisins de la Libye, partisans du principe de non-ingérence dans les affaires libyennes, procéderont ainsi à "un examen approfondi des voies susceptibles d'aider les différents acteurs politiques libyens qui rejettent le terrorisme et ayant opté pour le dialogue comme seul moyen de sortie de crise, à aller de l'avant dans la quête d'un règlement définitif garantissant l'unité du pays et du peuple libyen". Ils se pencheront, par ailleurs, sur "les rapports des commissions sécuritaire et politique instituées suite à une proposition algérienne, lors de la troisième réunion ministérielle des pays voisins de la Libye qui a eu lieu à Hammamet (Tunisie) les 13 et 14 juillet dernier". La première réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye, tient-on à le rappeler, s'est tenue, à l'initiative de l'Algérie, en marge de la 17e Conférence ministérielle du mouvement des pays non-alignés. Ces efforts des pays voisins de la Libye, visant à trouver une solution à la crise libyenne, interviennent dans un contexte d'embrouille politique et sécuritaire, consécutivement à la contestation ouverte de la légitimité du Parlement élu par les islamistes, qui accusent le pouvoir en place d'être complice de raids aériens visant leurs miliciens. L'Egypte, qui est accusée d'être responsable de ces raids, tout autant que les Emirats arabes unis, a, dans ce sens, "catégoriquement" démenti toute implication dans ces raids, mais les Emirats arabes unis n'avaient pas encore réagi hier. Sans répondre directement à ces accusations de complicité dans ces raids contre les positions de milices islamistes libyennes engagées dans la bataille pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli, le Parlement libyen a quant à lui qualifié de "terroriste" Fajr Libya (une coalition de milices venant essentiellement de Misrata, à l'est de Tripoli), et le groupe terroriste d'Ansar Asharia, qui contrôle quelque 80% de la ville de Benghazi (1 000 km à l'est de Tripoli) où il résiste à une offensive du général dissident Khalifa Haftar. Le Parlement libyen contesté a jugé ces deux groupes de "cible légitime" pour l'armée nationale, qu'il affirme soutenir avec force "pour qu'elle continue sa guerre jusqu'à les contraindre à cesser les tueries et à remettre leurs armes", a souligné le Parlement dans un communiqué. Mais ce Parlement, qui siège provisoirement à Tobrouk, et où ils n'ont pas la majorité, est lui- même l'objet de contestation de la part des islamistes de Fajr Libya, qui lui ont retiré leur confiance ainsi qu'au gouvernement, leur imputant un "acte de trahison", lui reprochant son appel à l'intervention étrangère en Libye. Ces islamistes ont demandé, dans ce contexte, à l'Assemblée sortante, le Conseil général national (CGN), dominée par eux, de reprendre ses activités en dépit de l'existence du Parlement qui l'a remplacée, a annoncé samedi soir son porte-parole. En affirmant avoir réussi à prendre le contrôle de l'aéroport de Tripoli, les islamistes qui peuvent se prévaloir d'un succès militaire contre les nationalistes, entendent certainement le capitaliser pour revenir sur la scène politique après leur revers électoral du 25 juin. Mais, c'est compter aussi sans la détermination du Parlement et du gouvernement à les éradiquer en formant une véritable armée. A. R. Nom Adresse email