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Banalisation de la violence
Lorsque l'Etat est impuissant
Publié dans Liberté le 25 - 08 - 2014

Le drame de Tizi Ouzou est l'incident de trop. Au-delà de l'émotion, du sentiment de honte et d'écœurement, il faut se résoudre à dire que cela aurait pu être pire.
Ce qui s'est passé au stade du 1er-Novembre, ce samedi, aurait pu se passer dans n'importe quel autre stade algérien. La violence n'est pas spécifique à un stade en particulier, ou à une région précise. Elle est générale et systématique.
La violence n'est pas que dans les stades, même si ces derniers demeurent le défouloir par excellence d'une jeunesse en mal de vivre. La violence dans les stades algériens ne date pas d'aujourd'hui, et il serait faux de dire qu'elle serait le résultat de la décennie noire. Depuis fort longtemps, nos stades ont connu des scènes de violence et des drames qui n'ont jamais été jugés par les responsables successifs, comme assez graves pour prendre des mesures radicales en vue d'endiguer définitivement ce phénomène.
Que des jeunes parviennent à faire entrer des projectiles dans un stade, ou qu'ils les trouvent sur place, cela est devenu banal. Banal, parce que, plus grave que cela, des jeunes se promènent dans les tribunes, couteaux tirés, vendent et achètent des psychotropes, de la drogue, dans les tribunes, parviennent à introduire (avec quelles complicités) des fumigènes et autres produits pyrotechniques importés par la mafia des conteneurs. Ces fumigènes sont pourtant interdits dans les stades. En fait, les vrais problèmes se situent ailleurs. Vouloir s'attaquer au phénomène suppose que l'on commence par la source de la violence, et non pas les conséquences. Lorsque les couteaux se vendent sur les trottoirs, lorsque la drogue et les psychotropes inondent le marché national, il ne faut pas s'étonner des conséquences. Dans un pays où l'on a du mal à trouver un sachet de lait ou une baguette de pain, la drogue et les psychotropes n'ont jamais manqué, et ils sont disponibles en abondance même ! Lorsque des importateurs inondent le marché de fumigènes et autres feux d'artifice, imposant par la même de nouvelles traditions aux jeunes Algériens, il ne faut pas croire que des fouilles aussi minutieuses règlent le problème. C'est en interdisant l'importation de ce genre de produits que l'on s'en débarrasse, et pas le contraire. Il est facile de trouver un bouc émissaire, d'affirmer qu'une enquête est ouverte et que le coupable soit arrêté, et traduit devant la justice, comme il est facile de fermer un stade, ou de faire jouer les matches à huis clos, mais tout cela est loin de constituer la réponse de fond au problème qui gangrène la société.
Lorsque les dirigeants des clubs se rendent, eux aussi, coupables d'exacerbation de la violence et de la haine, et lorsqu'une certaine presse, se met au chauvinisme, transformant une simple rencontre de football en un combat de vie ou de mort, il ne faut pas s'attendre à ce que les jeunes se comportent autrement. Certains écrits de presse, et surtout certains titres racoleurs, font l'apologie de la haine, de la violence, sans que cela émeuve une quelconque autorité. Pour certains journaux, il faut l'avouer, on vend comme on peut, quitte à fouler aux pieds les règles élémentaires de l'éthique et de la déontologie professionnelles. Les dirigeants des clubs, de leur côté, ne font pas mieux, en attisant la haine, parfois contre leurs propres joueurs, contre leurs propres entraîneurs, et souvent contre les équipes adverses et les arbitres, histoire de se maintenir en poste.
La violence n'est pas que dans les stades. Elle est omniprésente dans la société. Il suffit de rappeler que chaque semaine, l'on enregistre une centaine de morts sur les routes, sans que cela fasse bouger les responsables concernés. Il suffit de voir les cortèges de mariages ou de sorties des stades pour voir toute l'impuissance de l'Etat et toute l'insouciance d'une jeunesse qui se défoule comme elle peut. Il est devenu quasi impossible de sortir en famille en ville, tellement la violence s'est banalisée, et surtout ce sentiment d'impunité qui a pris le dessus sur la sécurité du citoyen. Les propos vulgaires fusent de partout, les comportements irresponsables aussi, et l'incivisme est devenu une sorte de mode.
Une jeunesse livrée à elle-même, sans repères, ni motifs d'espoir, sauf, l'émigration illégale, avec les moyens et les risques que l'on sait, ou les fameuses formules Ansej, Angem où l'on sert de l'argent aux jeunes sans contrepartie. D'ailleurs, même le Premier ministre a encouragé cet état de fait, en affirmant que ce n'était pas grave que les jeunes prennent des crédits Ansej pour se marier. Le sentiment d'impunité, encouragé par l'Etat, notamment à travers les multiples et répétitives mesures de grâce au profit des détenus, ne fait que compliquer la donne, sachant que la plupart des délits sont commis par des récidivistes, lesquels savent pertinemment ce qu'ils encourent comme peine et comment s'en sortir.
L'Etat a, de tout temps, fait fausse route concernant sa perception de la problématique de la jeunesse. Depuis les soulèvements d'octobre 88, puis ceux de la Kabylie, le seul souci de l'Etat est d'éviter que cette jeunesse fasse de la politique, qu'elle s'exprime dans la rue contre sa politique. En somme, les jeunes peuvent tout faire, sauf de la politique, et c'est justement là que le bât blesse. Car la nature a horreur du vide et là où l'Etat est absent, ce sont les dealers de drogue, les importateurs de pacotille, les muftis charlatans qui prennent le dessus et façonnent les personnalités d'une jeunesse en mal de repères.
A. B.
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