La blessure mortelle, dont a été victime à Tizi Ouzou, samedi, l'attaquant camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé, est venue raviver le débat sur la sécurité dans l'enceinte et autour des stades de football. Cet événement douloureux a provoqué émoi et consternation, mais également un sentiment de colère impuissante au sein de la population de Tizi Ouzou, mais aussi de celle des autres régions du pays. Une population qui est horrifiée par la violence gratuite dont peuvent être capables des supporters, pendant et à l'issue d'une rencontre sportive, et qui a exprimé son dégoût sur les réseaux sociaux, hier. Afin de mesurer l'ampleur de ce phénomène honteux qu'est le "hooliganisme", il est utile de rappeler les chiffres avancés en mai dernier par le directeur général de la Sûreté nationale. Le général-major Abdelghani Hamel a, en effet, présenté des chiffres assez inquiétants sur la violence dans des enceintes sportives transformées en la circonstance en arènes sanglantes. "Nous avons enregistré durant la saison sportive pas moins de 142 incidents ayant causé des blessures à 600 personnes, dont 400 policiers. Le bilan de la DGSN des actes de violence dans les enceintes sportives fait état, également, de la destruction de 151 véhicules, dont 93 appartenant à la Sûreté nationale, dont les éléments ont arrêté 314 personnes, dont 47 mineurs. Sur ce nombre, 54 personnes ont été présentées devant la justice", avait alors regretté Abdelghani Hamel. Par-delà le constat des affrontements, qui ont lieu de manière récurrente dans l'enceinte et aux alentours des stades et des actes inconscients de vandalisme, il y a lieu de s'interroger sur les causes de cette rage destructrice qui arme les bras des supporters de pratiquement tous les clubs de football, toutes divisions confondues, et de trouver les moyens de l'endiguer. À commencer par l'éducation des comités de supporters, l'interdiction de l'entrée dans les stades aux spectateurs violents, la généralisation de la vidéosurveillance, ou encore la confiscation des armes blanches et des fumigènes. Des voix s'élèvent en tout cas pour demander aux pouvoirs publics si la mort d'un jeune homme est suffisante pour que des mesures soient prises. Ces mêmes voix s'indignent du fait que de nombreux dirigeants de club, par leurs propos et leurs comportements, encouragent la violence et la transgression des règles, et qu'il y a lieu de moraliser ce milieu. A. A. Nom Adresse email