"Nous devons mettre l'entreprise seule face à son marché, et sans aucun intermédiaire entre elle et l'Etat propriétaire", a indiqué le ministre. Le ministre de l'Industrie et des Mines a décliné, hier, en marge d'une visite d'inspection de certaines entreprises implantées dans la wilaya de Boumerdès, les grandes lignes de son programme d'action pour atteindre l'objectif des 7% de croissance hors hydrocarbures inscrit dans le plan de développement quinquennal. "Nous avons besoin de construire les instruments et les outils pour pouvoir porter ces programmes de développement", a indiqué Abdessalem Bouchouareb. La nouvelle loi sur les investissements est finalisée. "Elle a été remodelée à 80%", a-t-il précisé. Les modulations des avantages se font en fonction des politiques de l'Etat. Les investissements directs étrangers sont pris en charge avec une approche d'intégration progressive de l'économie algérienne dans l'économie mondiale. Le troisième volet de la nouvelle loi concerne le processus de facilitation. M. Bouchouareb annonce que le texte sera présenté lors de la tripartie prévue le 16 septembre prochain. Le ministre a parlé aussi de la révision de la loi d'orientation de la Pme. Mais il s'est surtout attardé sur la restructuration du secteur public marchand. "C'est la première fois que l'entreprise publique est réellement autonome", a-t-il souligné. Les stratégies de filières sont définies par le groupe. Le CPE et le gouvernement ne font que tracer les grandes lignes de la politique de l'Etat. "Aujourd'hui, j'ai des Sociétés de gestion de participation (SGP) qui opèrent sur les mêmes périmètres, d'autres importent ce que leurs collègues produisent", a révélé le ministre. Les groupes industriels qui seront mis en place présenteront des synergies et des complémentarités par filière. M. Bouchouareb évoque les possibilités de mise en place de remontées de filière autour de la société mère. "Probablement, des entreprises se retrouveront en marge, à la périphérie du groupe. Ces entreprises auront des traitements différents. Elles pourraient nouer des partenariats avec des privés", a-t-il précisé. Le ministre explique que la restructuration du secteur public marchand est venue à la suite de l'évaluation du processus d'assainissement. L'Etat a consacré 320 milliards de dinars pour l'assainissement du secteur public marchand. Il a également mobilisé 620 milliards de dinars pour les plans de développement. Sur 320 milliards de dinars consacrés à l'assainissement, seulement 18% ont été consommés. Pis encore, les SGP n'ont utilisé que 9% de leur budget de formation alors qu'elles ont consommé 6 milliards pour leur fonctionnement. "Nous avons besoin de revoir l'organisation. Nous devons mettre l'entreprise seule face à son marché, et sans aucun intermédiaire entre elle et l'Etat propriétaire. Il faut lui donner la taille critique pour lui permettre de porter de grands projets de développement et de faire face à de grands projets de partenariat", a expliqué le ministre, soulignant que "les partenariats réalisés ces dernières années l'ont été par décision politique". M. Bouchouareb évoque la possibilité, à terme, pour les futurs groupes industriels d'ouvrir leur capital aux partenaires étrangers. L'Etat pourra créer dans cinq ans peut-être une agence des participations de l'Etat, qui relèverait du Trésor public, qui ne fera que gérer les titres de ces participations au nom de l'Etat. "Voilà les objectifs vers lesquels on doit aller", a-t-il estimé. Le ministre de l'Industrie a précisé que sa visite à Boumerdès a surtout pour objectif de lancer un certain nombre de signaux. Il a insisté sur l'instruction du président de la République, réitérée lors du dernier Conseil des ministres, "de trouver d'autres solutions que d'utiliser les terres agricoles pour l'industrie". Il a affirmé que "la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, la future autoroute des Hauts-Plateaux et leur jonction par des pénétrantes feront des Hauts-Plateaux la plus grande zone industrielle nationale". Le ministre a annoncé que 21 parcs industriels sur les 49 programmés seront lancés avant la fin de l'année. Il dira, par ailleurs, que cette question du foncier sera abordée dans un atelier lors la conférence économique et sociale, qui se tiendra les 4, 5 et 6 novembre prochain. Le ministre de l'Industrie a révélé que la regèle 51/49 ne sera pas incluse dans le code des investissements, mais renvoyée à la réglementation des activités. Elle sera élargie au commerce de gros et de détail. Le ministre a indiqué que cette règle peut ne pas s'appliquer à l'horizon 2020 aux secteurs de l'industrie où il y a eu l'effondrement, entre autres, de l'industrie manufacturière. La suppression de cette règle, dans ces cas, pourrait constituer un levier pour le repeuplement industriel. Nom Adresse email