Ce qui était dans l'air, depuis l'époque de Mohamed Benmeradi, l'ex-ministre de l'Industrie, en 2011, a été lancé, jeudi, avec l'annonce de la création d'une dizaine de groupes industriels, avant la fin de l'année. Réuni, jeudi, sous la présidence du Premier ministre, le Conseil des Participations de l'Etat (CPE), a validé la création d'une dizaine de groupes industriels, à partir des 18 Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) et de cinq Entreprises publiques économiques EPE. Il s'agit, selon les propos du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, de mettre en place le «nouveau schéma de réorganisation du secteur public marchand industriel», qui a été adopté, jeudi dernier, lors de la réunion du CPE. Dans cette démarche de révision du fonctionnement des SGP, le Conseil prévoit la création «progressive» d'une dizaine de grands groupes industriels qui devront englober, l'ensemble, des filières industrielles et mutualiser les entreprises du secteur. «Le CPE a adopté le nouveau schéma de réorganisation du secteur public marchand, dans le cadre du déploiement de la nouvelle stratégie industrielle, prônée par les pouvoirs publics », a indiqué le ministre, cité par l'APS. En fait, la création de ces groupes industriels, devant être leaders, chacun dans son domaine, (Energie, Mines, Mécaniques, Sidérurgie, Textiles,....) se fera «de façon graduelle, de sorte à ne pas entraver la continuité de l'activité des entreprises publiques industrielles et à promouvoir les conditions idéales pour assurer le décollage des groupes et la cohérence de leurs stratégies», explique, encore, M. Bouchouareb, selon lequel, ces groupes industriels verront le jour, avant la fin de l'année 2014. En 2011, l'ex-ministre de l'Industrie Mohamed Benmeradi avait, déjà, préconisé la spécialisation des SGP et la mise en place de groupes industriels, pour relancer le secteur industriel national, miné par des crises internes qui ont provoqué la faillite de plusieurs grandes EPE, ou leur restructuration. Pour M. Bouchouareb, ce redéploiement porte sur la création, à partir des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP), de groupes industriels «présentant une taille critique, des synergies et des complémentarités ainsi qu'un potentiel de déploiement sur les marchés nationaux et internationaux». En toile de fond, l'objectif est de limiter les centres de décision et confier le management de ces groupes industriels à des pôles de décision indépendants et pouvant agir, vite, avec une démarche simplifiée. En clair, selon le ministre, «la société-mère sera l'unique interlocuteur de l'actionnaire, un seul pôle de décision se substituera à la myriade de centres de décision (actuels) et agira au nom de l'Etat actionnaire dont elle exercera la plénitude des prérogatives». Le but recherché de cette mutualisation des entreprises du secteur industriel, en groupes, est de parvenir à une spécialisation pour la production et la commercialisation par produits, et non plus par filières, ce qui donnera un coup de fouet au marché national et améliorera la qualité des exportations. Pour rappel, depuis 2001, le secteur public marchand, regroupé en une trentaine de SGP et d'entreprises publiques économiques (EPE), non affiliées, sous l'autorité du ministère en charge des Participations de l'Etat, est régi par les dispositions de différents textes, notamment l'ordonnance 01-04. Ce n'est qu'à partir de l'année 2008 et sur résolution du CPE, qu'il a été décidé que chaque ministère sectoriel, concerné par l'activité de la SGP, assure la présidence de son Assemblée générale et le suivi du développement des entreprises, en portefeuille, ce qui a fait que le portefeuille du secteur public marchand soit ventilé sur les différents ministères. Ce portefeuille est constitué de 18 SGP et de 6 EPE, non affiliées dans le secteur de l'Industrie, de 3 SGP et de 4 EPE, non affiliées dans le secteur des Transports et de 3 SGP et d'une (1) EPE non affiliées dans le secteur de l'Agriculture. Le programme du président, dans le domaine industriel, est le retour à la création de groupes industriels, selon les spécialités et les filières, et éviter un effritement des responsabilités, avec l'ouverture vers le partenariat étranger. En 2013, les entreprises du secteur public marchand industriel ont réalisé un chiffre d'affaires de 338 milliards de DA, en hausse de 18%, par rapport à l'année 2012. Les 18 Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) et les 6 Entreprises publiques économiques (EPE) non affiliées, constituant le portefeuille du secteur, ont, également, enregistré une hausse de 13% de leur valeur ajoutée, estimée à 138 milliards de DA. Trois branches tirent à la hausse les activités du secteur : matériaux de construction, métallurgie et métaux, et machines et équipements, selon un bilan du ministère de l'Industrie et des Mines. Quelque 93.472 travailleurs, à fin 2013, (hausse de 1,73%) travaillent dans le secteur de l'Industrie et des Mines.