Les habitants de la localité de Biziou se plaignent des désagréments causés par les fumées et les odeurs nauséabondes qui se dégagent à longueur de journée de l'incinération des quantités immenses d'ordures que déversent quotidiennement les communes. Akbou, deuxième ville de la wilaya de Béjaïa, offre ces derniers jours une image pour le moins hideuse. Des amoncellements d'ordures ménagères s'entassent à travers les quatre coins de la ville. Des sachets-poubelles pleins de déchets s'empilent devant des habitations de chaque quartier, des espaces publics sont inondés de déchets ménagers, des amas de débris et autres détritus jonchent la voie publique. Et pour cause ? La décharge publique de Biziou, implantée anarchiquement sur la rive gauche de l'oued Soummam, relevant de la commune d'Amalou, est fermée par la population locale depuis plus d'un mois. Les habitants de la localité de Biziou, sise sur la rive droite du même cours d'eau, à quelque 250 m à vol d'oiseau de ce dépotoir à ciel ouvert, se plaignent des désagréments causés notamment par les fumées et les odeurs nauséabondes qui se dégagent à longueur de journée de l'incinération désordonnée des quantités immenses d'ordures que déversent quotidiennement les communes relevant de la daïra d'Akbou. Selon les témoignages de ces villageois protestataires, plusieurs cas de maladies infectieuses et respiratoires ont été enregistrés ces dernières années parmi les habitants de Biziou. D'où la sonnette d'alarme tirée à maintes reprises par le maire d'Amalou, Djamel Azzoug, au sujet du danger qui guette sérieusement la santé publique au niveau de cette région d'Ath Aïdel. Sans parler des dégâts occasionnés à ces nombreux agriculteurs qui se sont investis à fond dans cette zone à vocation agricole, connue jadis pour sa fertilité et son rendement. Devant la gravité de la situation qui se traduit par la dégradation de leur environnement, les citoyens de Biziou avaient déjà recouru à la fermeture de cette décharge publique, en mars 2012, réclamant sa délocalisation pure et simple. Sa réouverture, à l'époque, était à titre provisoire, puisque ces villageois protestataires n'avaient fait qu'accorder un sursis à l'APC d'Akbou, le temps de trouver un espace adéquat pour accueillir le projet de centre d'enfouissement technique (CET). Néanmoins, plus de deux années plus tard, il s'avère que les responsables de la commune d'Akbou n'ont pas respecté leur engagement. Leur assemblée populaire communale, composée de 23 membres, a toujours été en proie à des luttes intestines, ce qui a fragilisé l'exécutif communal. De leur côté, les habitants de Biziou, ne voyant rien se concrétiser sur le terrain, ont fini par craquer. Ils ont décidé alors de revenir à la charge, mais cette fois-ci avec beaucoup plus de mobilisation, de détermination et de ténacité. Le bras de fer entre la population d'Amalou et celle d'Akbou a d'ailleurs failli dégénérer en affrontements. L'intervention énergique des notables, des élus et des services de sécurité de la région, qui ont appelé à la sagesse, a finalement pu apaiser les esprits et éviter de justesse tout débordement pouvant induire à des luttes fratricides. "La fermeture définitive de cette décharge sauvage est inévitable, car il y va de la santé publique de mes concitoyens. Mais nous nous refusons tout acte de violence. Nous n'avons aucun différend avec les citoyens d'Akbou, puisque nous faisons partie de la même communauté. Quant à ce problème d'ordures ménagères, la commune d'Akbou, qui dispose de moyens financiers colossaux, peut se permettre un CET digne de ce nom. Ce qui mettra un terme définitif à ce conflit qui ne devrait même pas exister", a tenu à expliquer le maire d'Amalou, lors de la réunion tenue mardi dernier au siège de la wilaya de Béjaïa. Présidée par le wali, Hamou Ahmed Touhami, cette réunion à laquelle ont pris part aussi des élus de l'APC d'Akbou et des représentants des habitants du Biziou, a permis aux parties antagonistes de trouver un terrain d'entente. Ainsi, il a été décidé de la réouverture temporaire de la décharge de Biziou, à condition que les responsables de la ville d'Akbou prennent en charge certains volets, notamment la sécurité des lieux, le respect de l'espace et des horaires de déversement... Un délai de six mois a été accordé aussi bien à l'APC d'Akbou qu'aux membres de la commission ad hoc mise sur pied à l'issue de cette réunion. Celle-ci sera présidée par le directeur de l'environnement de la wilaya de Béjaïa, et aura comme mission la prospection d'un terrain devant accueillir le futur CET de la daïra d'Akbou. Nom Adresse email