Plus d'une centaine de citoyens de la localité d'Oum Tboul, daïra d'El-Kala (El-Tarf), ont fermé, hier, durant toute la journée, la seule voie qui donne sur le poste de transit de cette localité. Ils protestent contre la décision des autorités tunisiennes d'imposer une taxe de 30 DA à chaque automobiliste qui pénètre le territoire tunisien. Les protestataires ont carrément barricadé la route, contraignant les touristes devant se rendre en Tunisie à rebrousser chemin. De nombreux Tunisiens, après avoir fait le plein de carburant à la station d'Oum Tboul, se sont joints au mouvement de la contestation. Ces Tunisiens ont dénoncé, pour leur part, la décision de leur gouvernement. Ces derniers craignent que le gouvernement algérien applique le principe de réciprocité, en emboîtant le pas aux Libyens qui ont imposé une taxe de 60 DA tunisiens pour un transitaire tunisien désirant se rendre à Tripoli. Un Tunisien d'un certain âge nous a confié que les Algériens et les Tunisiens entretiennent des relations de fraternité depuis plus d'un siècle. Il a rappelé les sacrifices consentis par les deux peuples en 1958 à Sakiet Sidi Youcef, pas loin de la ville de Souk-Ahras. Ces Tunisiens interpellent aussi le gouvernement Mehdi Jomaâ pour geler cette taxe. Un autre Tunisien a rappelé aussi les liens familiaux entre les deux peuples. De nombreux Tunisiens se sont mariés à des Algériennes et vice-versa. "Les visites familiales, au lieu d'avoir lieu tous les mois, se feront une fois dans l'année", indiquera un protestataire ayant une fille mariée à Aïn Drahem. Les habitants des localités frontalières sont déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à l'abrogation de cette taxe. Signalons, enfin, que les routiers bloqués à Babouche, en Tunisie, ont pu regagner le territoire national, après s'être acquittés de la taxe de 30 DA tunisiens. Nom Adresse email