La loi électorale tunisienne est à réviser, a dit M. Chafik Sarsar, président de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie). M. Sarsar a expliqué que la loi électorale souffre de lacunes qui empêchent l'Isie de fonctionner comme il se doit. Dans une conférence de presse mardi, il a annoncé que l'Isie a retenu 27 candidatures à l'élection présidentielle du 23 novembre prochain sur les 70 présentées au cours de la période allant du 8 au 30 septembre. M. Chafik Sarsar a précisé qu'une seule candidature féminine a été acceptée, celle de la "juge" Kalthoum Kennou, et que deux retraits ont été enregistrés. Les 41 candidatures rejetées pèchent par le caractère incomplet des dossiers ou des falsifications allant, selon certaines sources, jusqu'au recours des candidats au parrainage par des personnes décédées. De tels dépassements ont été dénoncés par des associations de la société civile qui se sont chargées de suivre le déroulement des élections. Parmi les candidatures retenues, les associations Atide et Chahed en accusent huit d'avoir recouru à des procédés illégaux pour récolter le nombre des parrainages exigé, à savoir 10 parrainages de députés ou de 10 000 citoyens. La presse a même fait état de la vente de signatures, non seulement parmi les citoyens, mais, plus grave encore, au sein de l'Assemblée nationale constituante (ANC) où certains députés auraient proposé leurs signatures contre d'importantes sommes d'argent comme l'a laissé entendre, publiquement, l'un des candidats, l'acteur humoristique Raouf Ben Yaghlène. Face à ce trafic, l'Isie a réagi pour solliciter l'intervention du parquet. A ce propos, l'article 158 du code électoral prévoit une peine de six mois de prison et une amende financière contre tout candidat aux élections reconnu coupable de falsification. Cependant, l'Isie, selon le code électoral, est incapable de défendre les intérêts des personnes dont l'identité a été exploitée à leur insu. Celles-ci peuvent ester en justice et faire courir aux fraudeurs des peines allant jusqu'à cinq ans de prison, selon l'article 175 du code pénal. Côté chapitre législatives, M. Chafik Sarsar a annoncé que 1327 listes, dont 97 à l'étranger, ont été validées définitivement pour ce scrutin prévu pour le 26 octobre et dont la campagne électorale démarrera le 4 du même mois. Par ailleurs, réagissant aux rumeurs colportées par la presse, le ministère public a rendu public, mardi, un communiqué dans lequel il annonce sa détermination à appliquer la loi pour tous "sans exception ni partialité" dans toutes les affaires ayant trait aux élections législatives et présidentielle.