Trente-sept partis politiques ont constitué, samedi, un front pour, estiment-ils, "rectifier le processus électoral" qu'ils jugent incompatible avec la réalité politique en Tunisie. En effet, ils contestent le processus actuel et demandent que soient supprimées deux conditions, en l'occurrence celles de la caution de dix mille dinars (cinq mille euros) et du parrainage par dix députés de l'Assemblée nationale constitutionnelle (ANC). Ainsi, le porte-parole de ce front insiste-t-il sur le droit de chaque parti légalement reconnu de présenter un candidat à la présidentielle sans condition aucune. En outre, il a demandé que le délai des inscriptions des électeurs soit prorogé, encore une fois, à fin septembre alors que l'instance supérieure indépendante des élections (ISIE) avait fixé le dernier délai au 28 août. Dans le même sens, il demande que le délai de dépôt des candidatures fixé au 22 août soit prorogé à la fin du mois prochain, soit à trois semaines avant le scrutin. Réagissant à ces propos, M. Chafik Sarsar, président de l'ISIE, a affirmé que cela n'est pas du ressort de l'instance qu'il dirige. A propos de l'encadrement des élections qui seront organisées dans deux mois, M. Sarsar a annoncé que l'ISIE entend recruter 60 000 agents à affecter dans 12 000 bureaux de vote. Alors que l'ISIE s'évertue à parfaire la préparation et l'organisation des élections, la vie de certains partis politiques connaît des remous qui ne facilitent pas leur engagement dans la campagne électorale. Celui qui retient le plus l'attention de ceux qui suivent de près la vie des formations politiques, c'est le parti Nidaa Tounes, dont le président Béji Caïd Essebsi est, depuis quelque temps, la cible de nombreuses critiques, non pas seulement de l'extérieur mais surtout au sein de son propre parti où certains lui reprochent la manière "dictatoriale" avec laquelle il gère cette formation. La désignation des têtes de liste pour les élections législatives a provoqué beaucoup de dissensions dans plusieurs régions. Les démissions des adhérents ou de bureaux locaux sont devenues fréquentes et le parti risque, selon les observateurs, une explosion en raison du "double langage" que tiennent les hauts responsables du parti. L'autre "puissant" parti, à savoir le parti islamiste Ennahdha, agit en toute discrétion dans une tentative de reprendre sa place de "leader" sur l'échiquier politique. En douceur, il a écarté des faucons qui se voient remplacés par deux personnalités modérées comme têtes de liste dans la course aux législatives. Il s'agit de Habib Ellouze et Sadek Chourou, connus pour leurs idées extrémistes et leur attachement à l'application d'un islam radical. Par ailleurs, au chapitre terrorisme, deux soldats ont été blessés, samedi, alors qu'ils étaient en patrouille dans la zone militaire fermée de Jebel Chaâmbi. L'un a été amputé d'une jambe et l'autre a été blessé au visage. Selon le porte-parole du ministère de la Défense nationale, les opérations de ratissage se poursuivent dans cette montagne dont le déminage se poursuit depuis plusieurs mois. M. K. Nom Adresse email