Le FFS considère que "les propos alarmistes des uns et d'autosatisfaction des autres empêchent de voir la réalité nationale dans toute sa complexité avec ses acquis, ses potentialités et les défis qu'il faudra relever". Les adversaires du président Bouteflika peuvent déchanter. Le plus vieux parti d'opposition, le Front des forces socialistes (FFS), n'est pas du tout prêt à faire sienne sa revendication de l'application de l'article 88 de la Constitution pour cause de vacance du poste de président de la République. "Au FFS nous travaillons au changement de tout le système. Changer une personne ou deux ne changera rien. Nous travaillons pour l'Algérie, et non contre X ou Y", a asséné son nouveau secrétaire national, Mohamed Nebbou, hier, lors d'un point de presse animé en son siège national. Cela a le mérite d'être clair. Et le plus vieux parti d'opposition assume tout aussi clairement son refus de se joindre à la dynamique créée par la CNLTD et renforcée, par la suite, par le Pôle des forces du changement mené par l'ancien chef de gouvernement Ali Benflis, des personnalités non partisanes et des intellectuels. Le FFS préfère faire cavalier seul. Il se donne plutôt pour rôle de mettre autour d'une même table tout le monde : l'opposition, le pouvoir et la société civile. Pari osé ? Le FFS, lui, y croit. Fermement même. Il a fait le serment d'"œuvrer sans relâche à la concrétisation de ce consensus en réunissant, en concertation avec toutes les parties prenantes — de l'opposition, du pouvoir, de la société civile —, les conditions les plus favorables à la tenue et au succès de la Conférence nationale du consensus", lit-on dans la résolution politique du conseil national du parti qui s'est réuni hier. Où en sont justement les préparatifs ? Une date en a-t-elle été fixée ? "La date sera arrêtée par toutes les parties qui prendront part à cette conférence. On ne peut pas en décider aujourd'hui, nous ne sommes qu'une partie. On viendra avec notre projet", répond M. Nebbou. Les contacts bilatéraux annoncés précédemment ont-ils été entamés ? "Nous n'avons, pour le moment, que des contacts préliminaires et informels. Vous allez le savoir ultérieurement. À chaque fois qu'il y aura contact, vous le saurez", rétorque le premier secrétaire du FFS. Et que répond-il à Karim Tabbou qui a accusé, récemment, le FFS d'avoir dévié de sa ligne politique ? "Nous sommes pour la reconstruction d'un consensus national et personne ne peut nous faire dévier de notre objectif. Depuis sa création en 1963, le FFS n'a pas changé. Nous militons toujours pour les mêmes objectifs." Concernant la situation politique du pays, le FFS considère que "les propos alarmistes des uns et d'autosatisfaction des autres empêchent de voir la réalité nationale dans toute sa complexité avec ses acquis, ses potentialités et les défis qu'il faudra relever à court, moyen et long termes, notamment les actions concrètes et prioritaires nécessaires au traitement de cette situation". Nommé premier secrétaire début août dernier, Mohammed Nebbou a rendu publique, hier, la composante de son équipe constituée de 24 membres : une dizaine de nouvelles têtes, dont quatre femmes, ont fait leur entrée au secrétariat national. A. C.