En poste à Alger depuis cinq mois, Andrew Noble, ambassadeur de la Grande-Bretagne en Algérie, se dit investi d'une mission très claire, à savoir "construire un partenariat beaucoup plus important entre nos deux pays". Avec un franc-parler sans précédent, le diplomate a reconnu que "les relations bilatérales actuelles étaient bonnes, mais insuffisantes pour deux pays aussi importants que l'Algérie et le Royaume-Uni". Un aveu lourd de sens qui révèle quelque part le désappointement des Anglais quant à la part des marchés et des investissements qu'ils ont pu obtenir dans le cadre du programme de développement algérien. L'ambassadeur n'ira pas plus loin, mais les propos tenus, hier, en marge de la rencontre tenue organisée par l'Anej dans le cadre d'un partenariat avec les Britanniques, convergeaient vers le souci de donner une nouvelle orientation aux relations économiques entre les deux pays, et dont les contours seront, sans nul doute, dessinés lors de la prochaine rencontre dédiée tout spécialement à l'investissement en Algérie. La rencontre prévue à Londres, en décembre prochain, sera rehaussée par la présence de responsables à haut niveau avec la participation, du côté algérien, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, comme indiqué par l'ambassadeur. "Cette rencontre devra donner un nouvel élan aux relations bilatérales entre nos pays", précisera-t-il, avant de rappeler que "la coopération entre l'Algérie et la Grande-Bretagne a connu un très bon début avec la visite du président Bouteflika en 2006 mais sans que cela n'atteigne la cadence souhaitée par les deux parties". C'est, en effet, une date à marquer d'une pierre blanche dans la mesure où elle correspond aussi et surtout à la fin de 16 ans d'embargo sur l'Algérie dans le domaine militaire. Il s'agissait d'aller au-delà des hydrocarbures en renforçant le partenariat, notamment judiciaire, commercial et bien entendu la facilitation de la circulation des personnes. Le British Council ouvrira ses portes en janvier prochain "L'aspect le plus urgent à rattraper consiste à consolider la formation dans divers domaines", selon l'avis du diplomate. À ce titre, Andrew Noble a indiqué avoir assisté récemment "à la création d'un institut de formation pour ce qui est du forage" et rappelle "l'ouverture prévue pour janvier prochain de British Council". L'institut de langue sera, en effet, un bon moyen à même de resserrer les liens qui devront s'opérer au niveau économique en priorité. Une volonté qui semble se dégager autant du côté algérien que britannique illustrée par la venue, en novembre prochain, d'hommes d'affaires britanniques pour promouvoir le partenariat économique algéro-britannique. Cette visite était précédée par une rencontre organisée récemment, souligne-t-on, par le Conseil d'affaires algéro-britannique UK-ABC, qui a vu la participation d'une cinquantaine d'entreprises britanniques à l'ambassade d'Algérie à Londres, afin de leur présenter un aperçu sur les potentialités du marché algérien.