Des émeutes ont éclaté, avant-hier, dans la commune de Mekmen Ben Amar, une localité située à 60 km de la daïra de Mecheria, relevant de la wilaya de Nâama, apprend-on auprès du commandement de la Gendarmerie nationale. Le bilan provisoire de ces manifestations fait état de trois blessés parmi les manifestants, dont l'un se trouve dans un état jugé critique. Deux gendarmes et un officier ont été également blessés, lors de ces évènements. La circulaire du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, relative à la désignation de l'élu le plus âgé à la tête de l'APC en cas de parité des sièges entre les listes, est à l'origine de l'éclatement de ces émeutes. En effet, l'APC de Mekmen Ben Amar était paralysée depuis le 10 octobre par le conflit opposant deux élus de la formation de Ouyahia, le RND, à deux autres de Chalabia Mahdjoubi, le MJD, concernant la désignation du chef de l'exécutif communal. Ainsi, le poste est revenu à l'ex-maire issu du RND, M. Ben Zalat Mohamed, SG de cette commune depuis l'Indépendance. Ce mandat est également convoité par son cousin, issu du MJD, Ben Zalat Cheïkh, appréhendé par les services de sécurité juste après les manifestations. Les émeutiers en colère ont, en effet, pris d'assaut le siège de la mairie qui a essuyé un déluge de pierres lancées par les manifestants. Le nouveau maire s'est réfugié à l'intérieur du siège de la brigade de la gendarmerie nationale. Ne décolérant pas, les manifestants ont tenté de pénétrer à l'intérieur de la brigade. Selon les déclarations du responsable régional de ce corps de sécurité, les gendarmes en faction auraient usés de coups de sommation à l'endroit des émeutiers qui “détenaient des cocktails Molotov, des barres de fer et des armes blanches”. Le même responsable affirme encore que les manifestants ont arraché deux portails et détruit les vitres du bâtiment. La foule en colère s'est ensuite dirigée vers la RN22 qu'elle a bloquée jusqu'à la venue des renforts dépêchés des wilayas de Tlemcen et Sidi Bel-Abbès. Dix-sept citoyens ont été appréhendés par les forces de l'ordre, dont les deux élus de la formation de Chalabia Mahdjoubi. Selon nos sources, le calme est revenu, hier, à Mekmen Ben Amar. H.B.