Abdelaziz Belkhadem n'a permis, hier, aucune discussion sur le choix du parti porté sur Amar Saïdani. Cinq députés briguent le perchoir de l'Assemblée populaire nationale, qui sera pourvu aujourd'hui après trois semaines de vacance (Karim Younès ayant démissionné de son poste le 3 juin dernier). Outre Djahid Younsi, qui postule pour le poste de troisième homme de l'Etat au nom de son parti El-Islah, les quatre autres candidats sont issus des rangs du FLN. Il s'agit de l'élu de Bordj Bou-Arréridj, M. Boucenna, de celui de Béjaïa, Ahmed Khaldi, du député de Tipasa, Ahmed Mamouni, et évidemment de Amar Saïdani. Réuni hier après-midi avec les parlementaires de son parti (164 ont émargé sur la feuille de présence), Abdelaziz Belkhadem a indiqué que “le FLN a décidé de présenter Amar Saïdani à la succession de Karim Younès, après de larges consultations et au regard de diverses considérations”. Malgré la multiplication des candidatures au sein du Front, le coordinateur du mouvement de redressement a annoncé, sur un ton incisif, le rejet de l'option des primaires. “La direction du parti a choisi son candidat”, a-t-il répété, pour mieux signifier aux députés qu'il n'est pas là pour les consulter, mais plutôt pour les mettre devant un fait accompli. Du fond de la salle de conférences du Palais parlementaire, la voix du député Boucenna s'est élevée pour protester contre ce qu'il considérait comme une démarche antidémocratique. “Nous n'interdisons à personne de se porter candidat à la présidence de l'APN. L'urne tranchera”, lui a répondu Abdelaziz Belkhadem. “Le poste est unique, mais ses prétendants sont nombreux. C'est pour cela qu'il fallait faire un choix”, a-t-il ajouté. À la sortie de la réunion, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères a expliqué aux représentants de la presse nationale qu'il s'est opposé à l'organisation d'élections primaires “pour laisser aux autres candidats la chance d'aller jusqu'au bout. Les primaires auraient exclu trois candidats sur quatre. Ce qui n'est pas très démocratique”, un argument qui n'a pas vraiment convaincu. “Le message de Abdelaziz Belkhadem est clair. Il a donné des orientations tout en laissant aux députés le soin d'assumer leurs responsabilités”, a estimé Ahmed Mamouni, qui a maintenu sa candidature contre vents et marées. “J'ai subi des pressions pour me retirer”, a-t-il confirmé avant de conclure : “La balle est dans le camp des députés. Est-ce qu'ils feront valoir leurs prérogatives d'élus nationaux ou pas. C'est un test pour eux”. Amar Saïdani, assailli par ses collègues qui souhaitent vraisemblablement gagner à l'avance les faveurs du futur président de l'APN, semblait ne pas réaliser encore ce qui lui arrive. “On m'a mis au courant du choix porté sur ma personne. Mais je n'ai déposé ma candidature qu'après avoir reçu l'onction du parti et de celui du groupe parlementaire”, nous a-t-il déclaré. Sans vouloir apporter le moindre commentaire sur la contestation dont il fait l'objet, il a résumé sa suprématie sur ses rivaux en quelques mots : “Je suis le candidat de l'alliance présidentielle qui a pris là une décision politique”. Ne nourrissant, en conséquence, aucun doute sur sa victoire, il se dit prêt à assumer, dès d'aujourd'hui, “la lourde responsabilité” qui incombe au président de l'Assemblée nationale. S. H.