Le MDS prépare son deuxième congrès, prévu pour mi-décembre 2004. En l'absence de Hachemi Chérif pour cause de maladie, c'est Ali Hocine, secrétaire général par intérim du Mouvement démocratique et social (MDS) qui a animé, hier, une conférence de presse, organisée à l'issue de la réunion du conseil national du parti, qui s'est déroulée le 10 juin dernier. D'emblée, le conférencier fait le point de la situation politique du pays après l'élection présidentielle du 8 avril. Ali Hocine qui évoque la contestation sociale, qui ne cesse de s'amplifier, insiste, en effet, sur “le durcissement de la répression contre la démocratie et les libertés”. À ce titre, il citera les évènements de T'kout où des jeunes contestataires ont été réprimés et parmi eux un militant du MDS, la révolte des citoyens d'Asfour dans la wilaya d'El-Tarf, et l'emprisonnement du journaliste Hafnaoui Ghoul à Djelfa et de celui du directeur du quotidien Le Matin, Mohamed Benchicou. Se réjouissant de la solidarité de la société face à la répression, le secrétaire général du MDS par intérim appelle à “la convergence des forces patriotiques et démocratiques”. L'urgence, aujourd'hui, “c'est la mobilisation de la classe politique démocratique pour une alternative au système rentier et à l'intégrisme”, indiquera le responsable de la formation de Hachemi Chérif pour qui “s'il n'y a pas cette mobilisation, on (le pôle démocratique) risque d'être des complices majeurs de la dérive despotique”. Les indices ne manquent pas, selon lui. Outre le retour du discours religieux, le conférencier souligne, à titre d'exemple, que “l'installation de Amar Saïdani à la tête de l'Assemblée est révélatrice du processus de régression et d'obsolescence des institutions”. La crise au FLN et “l'alliance contre nature des redresseurs, du MSP et du RND ce sont d'autres exemples de la démocratie de façade”, ajoutera Ali Hocine qui reprendra les termes de la résolution du conseil national de son parti. Celle-ci, dans son point sur la situation du pays après les résultats du scrutin du 8 avril dernier, affirme que “l'isolement du pouvoir, qui n'arrive même à mobiliser ses clientèles, peut-être déçues, souligne une absence de base que ne saurait masquer la mascarade électorale et renvoie aux responsabilités auxquelles ne sauraient échapper les institutions les plus névralgiques du pays”. Dans une lettre adressée aux militants de son parti le 10 juin dernier, Hachemi Chérif fera connaître ses conclusions de la dernière élection. Il dira : “Contrairement à certaines appréhensions, cette élection ne semble pas avoir désarmé la société. C'est le pouvoir qui apparaît plutôt désarmé”. Il est, ajoutera le responsable du MDS, “totalement enfermé dans la nature du système rentier bureaucratique et sa misère philosophique… il reste dans l'incapacité d'élaborer et de donner des réponses politiques appropriées aux problèmes du présent et à ceux plus lancinants de l'avenir”. Cette intervention de Hachemi Chérif vient au moment où les militants de son parti préparent son deuxième congrès prévu, selon le secrétaire général par intérim, les 9, 10 et 11 décembre 2004. Mais avant ce rendez-vous organique, le MDS organise son université d'été du 5 au 9 août prochain aux Aftis dans la wilaya de Jijel. S. R.