Le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier se rend demain à Ramallah, en Cisjordanie, pour une rencontre hautement symbolique avec le président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat. Cette visite à M. Arafat, bloqué par l'armée israélienne dans son quartier général depuis décembre 2001, est d'autant plus symbolique que les Israéliens s'y sont en vain opposés et que M. Barnier compte “passer la nuit” de mardi à mercredi à Ramallah. Les visites des dirigeants français ont souvent été mouvementées. Le président Jacques Chirac avait vivement dénoncé, dans la bousculade, le zèle des militaires et policiers israéliens assurant sa sécurité dans la vieille ville arabe de Jérusalem en octobre 1996. L'ancien Premier ministre Lionel Jospin avait été la cible de jets de pierres lancées par des étudiants arabes en février 2000 en quittant l'université palestinienne de Bir Zeit. Cette fois, il s'agit de marquer le rôle incontournable de M. Arafat, considéré toujours par Israël comme un “obstacle” à la paix, dans la perspective d'un retrait israélien de la bande de Gaza attendu à partir de mars 2005. “Ce que les Américains ne peuvent pas comprendre, c'est qu'Arafat sera toujours Arafat”, relève un diplomate français. M. Barnier a toutefois l'intention de mettre à profit la relation privilégiée de son pays pour faire passer un message simple à M. Arafat, au Premier ministre, Ahmed Qoreï, et à son homologue, Nabil Chaath: “le temps presse et si rien n'est fait, la France sera bientôt le seul pays à vous soutenir”, affirme-t-on de source diplomatique. R. I./A.