La Cour européenne des droits de l'homme (Cedh) a débouté hier une étudiante turque qui se plaignait d'avoir été exclue de son université parce qu'elle portait le foulard islamique. La Cour a conclu à la non-violation par la Turquie de l'article 9 sur la liberté de pensée, de conscience et de religion, à l'égard de Leyla Sahin. Elle a estimé qu'une circulaire, qui soumettait le port du foulard islamique à des restrictions de lieu et de forme dans les universités, était une “ingérence dans l'exercice par l'intéressée du droit de manifester sa religion”. Mais cette ingérence, a-t-elle précisé, “était fondée sur deux principes qui se renforcent et se complètent mutuellement : la laïcité et l'égalité”. Leyla Sahin, une étudiante en médecine de l'université d'Istanbul née en 1973, s'était vu refuser l'accès à des épreuves puis son inscription administrative en mars 1998, à la suite d'une circulaire du rectorat de cette université interdisant l'admission en cours d'étudiantes portant le foulard ou la barbe pour les garçons. Une deuxième jeune femme, Zeynep Tekin, qui avait saisi la Cour pour les mêmes motifs, a retiré sa plainte en février 2003.