Il est à la tête de la seria El Horra, responsable de plusieurs attentats perpétrés ces derniers mois dans la capitale. Une opération combinée des éléments des différents services de sécurité a abouti, dans la nuit de lundi à mardi, à la neutralisation de deux importants terroristes à Chéraga, dans la banlieue ouest d'Alger. Ces individus activement recherchés depuis un certain temps, ne sont autres que l'“émir” de la seria El Horra, le dénommé Difaïri Halim, alias Abou Abdellah Ilyas, appartenant au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) et son assistant, un certain Abou Loubaba. Selon des sources policières, la prise effectuée dans une villa de la cité Lamara, un des quartiers de Chéraga, intervient au terme d'intenses investigations et grâce à la contribution des citoyens. à en croire certains témoignages, l'”émir” et son adjoint se faisaient passer pour des maçons, mais leurs allées et venues ont fini par intriguer le voisinage qui a alerté les services de police. Aussitôt mises au parfum, les forces de sécurité sont entrées en action. Leur intervention, programmée, lundi, dans la soirée, s'est prolongée jusqu'à l'aube. Des coups de feu nourris ont été entendus dans un large périmètre urbain. Au terme d'un accrochage de quelques heures et suite au refus des terroristes de se rendre, les forces combinées ont donné l'assaut. Deux pistolets automatiques ont été retrouvés sur les corps de l'“émir” et de son lieutenant. Toujours d'après la police, la phalange de Abou Abdellah Ilyas a à son actif une série d'attaques dans la capitale, dont l'assassinat de deux policiers de faction, il y a quelques semaines au niveau du boulevard Bougara, à l'entrée d'El-Biar. Ce groupuscule du GSPC est également, à l'origine de l'attentat qui a ciblé au mois de mars dernier l'imam d'une mosquée à Mohammedia (El-Harrach). Autant d'actions s'inscrivant dans le plan de redéploiement du groupe salafiste, notamment dans la capitale. Une autre phalange, Seria El Borkane est responsable de l'explosion enregistrée la semaine dernière à la centrale électrique d'El-Hamma. Dans un communiqué rendu public, dimanche, sur son site internet, le GSPC revendique cet acte de sabotage inédit. Une attaque de même nature a ciblé ces derniers jours des pylônes électriques à Cap Djinet et à Boudouaou. Ce qui a entraîné des perturbations dans l'alimentation en électricité et en eau dans plusieurs localités. Un communiqué diffusé, hier, par l'Algérienne des eaux (ADE) cite pas moins de 16 communes, dont une grande partie à l'ouest d'Alger affectées par ces coupures. “Des disjonctions électriques ont engendré des contraintes dans la distribution de l'eau dans plusieurs quartiers d'Alger”, fait observer l'ADE. Une source au sein de cet organisme lie les fameuses coupures électriques aux actes de sabotage. Pour sa part, Sonelgaz se confine dans un black-out total. Déjà, lors de l'attaque de la centrale d'El-Hamma, son directeur général s'est abstenu d'apporter une explication contradictoire à celle donnée par le ministre de l'intérieur. Il s'est empressé d'appuyer la piste accidentelle, alors que la thèse criminelle, consolidée par des indices incontestables, est la plus probante. La rétention de l'information par les pouvoirs publics exprime un certain embarras, dans la mesure où le redéploiement des terroristes discrédite le discours officiel sur le retour à la sécurité. Dans son dernier communiqué, le GSPC annonce d'autres actions ciblées. En montant des coups aussi spectaculaires que celui d'El-Hamma, cette filiale d'Al-Qaïda veut prouver qu'elle est encore puissante en dépit des coups de semonces qui lui sont portés. Le dernier en date a visé la tête de l'organisation en la personne de son “émir” Nabil Sahraoui, abattu au cours d'un ratissage de l'ANP dans les massifs de Béjaïa. L'élimination de Hassan Hattab est également, annoncée. S. L.