Un nouveau coup dur a été porté à la section opérationnelle de l'organisation dans la capitale. Deux terroristes ont été abattus, dans la nuit de lundi à mardi, dans une villa située à Chéraga. Les deux hommes, Defaïri Abdelhalim dit Abou Abdellah et Azizi Mohamed dit Abou Loubada, tous deux âgés d'une trentaine d'années, étaient vraisemblablement le fer de lance de la cellule opérationnelle pour l'Algérois, dite Esseria el hourra (section libre, Ndlr). Defaïri Abdelhalim est considéré par les responsables de la sécurité intérieure comme l'émir de la cellule algéroise du Gspc, tandis que son équipier, Azizi Mohamed, est l'artificier du groupe. Tous deux étaient d'anciens élargis et ont fait partie du GIA jusqu'à leur emprisonnement. A leur sortie de Serkadji, ils ont rallié le Gspc, devenu entre-temps l'organisation terroriste la plus importante et la plus hégémonique en Algérie. Agissant sur des informations données à la police judiciaire par des citoyens, les forces combinées du GIS et de la PJ ont filé le groupe méticuleusement avant de donner l'assaut, faute de ne pouvoir mettre la main sur d'autres membres de la cellule. Les deux hommes, armés de pistolets à quinze coups, louaient le premier étage d'une villa à Chéraga où, sous le couvert d'un atelier de serrurerie, ils organisaient leurs rencontres et planifiaient leurs actions. C'est là qu'ils ont été localisés puis abattus vers 2h du matin, hier, après une brève riposte. Les membres de la Serria el hourra «sont responsables, estiment les services de la PJ, de la quasi-totalité des actes de violence perpétrés entre Alger et Zemmouri et imputables au Gspc». Selon des recoupements, ils étaient au moins six à agir sous l'appellation de Serria el hourra. Les deux principaux meneurs étant éliminés, il reste encore à identifier et localiser les quatre autres. Selon une source sûre, le dénommé Bouti Abdelghani serait du nombre, mais pour l'instant, il demeure introuvable, soit qu'il s'est terré quelque part jusqu'à nouvel ordre, soit qu'il aurait regagné les fiefs kabyles afin de rendre compte des missions dont ils avaient été investis par Abdelhamid Saâdaoui, dit Abou El Heythem Yahia, émir de la zone 2 kabyle et responsable hiérarchique des cellules opérationnelles de l'Algérois. Depuis l'élimination de son état-major dans des opérations militaires à Bourbaâtache et Fenaïa, dans les contreforts de Béjaïa, le Gspc tente de riposter au coup par coup. A la mort de Nabil Sahraoui et de ses principaux collaborateurs, il répond par l'attentat à la voiture piégée perpétré contre la centrale électrique d'El Hamma, puis la station locale d'électricité de Cap Djinet, près de Bordj Menaïel. Aussi, il y a à craindre que le coup de force d'hier ait, lui aussi, une riposte. Pour le moment, les services de la PJ d'Alger sont optimistes.«Le maillage sécuritaire est tel autour de la capitale et dans les centres urbains qu'il est pratiquement impensable qu'un autre attentat se produise», pronostique un officier de la police judiciaire. Il est vrai qu'un autre coup dur a été porté au Gspc dans l'Algérois, mais la vigilance et la circonspection restent plus que jamais de rigueur, car les groupes armés ne sont jamais aussi dangereux que lorsqu'ils sont acculés et affaiblis.