D'ici à 2009, les pressions de l'OMC, la nécessité d'encourager l'investissement national et étranger, les dispositions de la loi sur les hydrocarbures poussent à la hausse des prix des produits pétroliers. C'est le grand cafouillage sur la question de l'augmentation des prix des carburants. Interrogé sur l'augmentation ou non des prix des carburants à court et moyen terme, en marge de la journée d'étude sur les produits pétroliers, le ministre de l'Energie a souligné que si on ne laisse pas Naftal répercuter les coûts et prendre sa marge, ce serait suicidaire. En un mot, cette entreprise, qui compte 30 000 salariés, va fermer avec les conséquences sociales qu'on peut aisément imaginer. C'est à l'Etat de réguler, a-t-il ajouté, pour protéger le pouvoir d'achat des citoyens. En un mot, intervenir pour que l'augmentation inéluctable des marges de Naftal et des distributeurs ne se répercute pas sur le prix du litre d'essence ou du gasoil à la pompe. Le ministre de l'énergie voit la solution dans l'augmentation des marges des distributeurs et des stations-services sans une hausse des prix des carburants à la pompe à travers la baisse par l'état des taxes sur les produits pétroliers qui représentent en moyenne 30 à 40% du prix affiché dans les stations-services. En guise d'illustration, le prix à la pompe correspond au prix Naftal, plus le bénéfice de Naftal et/ou du distributeur, plus les impôts (taxe sur les produits pétroliers…). De façon plus précise, le directeur de l'énergie au ministère, M. Akrèche, nous a expliqué en marge de la journée qu'“une étude a été récemment effectuée sur la politique nationale en matière de produits pétroliers à court et moyen terme”. Une politique qui vise à éliminer progressivement les subventions indirectes . “On va vers la récupération des coûts et des marges pour qu'il y ait un système de distribution de produits pétroliers fiable, dynamique. Dans cette stratégie, il y a la préoccupation de diminuer les taxes sur les produits non polluants (GPL carburant et essence sans plomb) et de décourager l'utilisation du gasoil. Pour la détermination des coûts, on a pris en compte l'unité de base la moyenne des prix de pétrole au cours des dix dernières années qui sont plus bas que ceux d'aujourd'hui. L'application de ce système va s'étaler sur une période de plusieurs années”, a-t-il ajouté. Au cours du débat, à une question d'un opérateur privé sur le sujet en rapport avec l'investissement, le même responsable a répondu que les marges des distributeurs de carburants vont augmenter à court et à moyen terme. Une confirmation de ce qui se dessine en termes d'augmentation des prix des carburants. Dans la balance joue ce facteur. Car sans cette condition de répercussion des coûts, plus de bénéfice pour les entreprises de production et de distribution du secteur, peu ou pas d'investisseurs nationaux et étrangers vont s'engager dans la réalisation d'installations de stockage, de distribution et dans les stations-services. L'Algérie a besoin de moderniser ses installations, de réaliser des pipes, un réseau de distribution plus étendu couvrant de façon plus satisfaisante tout le pays. Le directeur de l'énergie et des mines de Ghardaïa a, d'ailleurs, fait état au cours du débat de perturbations dans la distribution de produits pétroliers dans la wilaya en raison de l'absence de stations-services en nombre suffisant. Mais de là à pénaliser la majorité des citoyens. Qu'on sache que d'ici à 2009, les pressions de l'Omc, la nécessité d'encourager l'investissement et les dispositions de la loi sur les hydrocarbures poussent à la hausse des prix des carburants à la pompe. La nouvelle réforme du secteur dit que les entreprises de distribution, y compris le distributeur final, doivent répercuter les coûts, y compris les investissements antérieurs et futurs, et prendre leur bénéfice. Ces dispositions poussent à la hausse des prix des carburants dès la mise en œuvre de la loi si l'Etat n'intervient pas à travers l'autorité de régulation. La balle est donc dans le camp de nos gouvernants s'ils veulent préserver la paix sociale. D'autant que les solutions existent. La proposition du ministère de l'Energie en est une. N. R.