L'exploitation en partenariat de l'important gisement de fer de Gara Djebilet, situé dans la wilaya de Tindouf, peut générer 30 000 emplois. Le ministre de l'énergie et des Mines, M. Chakib Khelil, s'est montré très prudent hier au forum de l'Entv. Il ne s'est pas prononcé explicitement sur de nouvelles hausses des carburants, de l'électricité et de l'eau en 2006. Mais il a laissé entendre que ces augmentations interviendront tôt ou tard. Pour les prix de l'électricité, sa réponse présuppose que la facture sera plus salée dès 2006. Sur la demande de Sonelgaz d'augmenter les prix de l'électricité de 15% cette année, il a expliqué qu'il est naturel que cette dernière fasse cette requête étant donné qu'elle finance ses investissements en grande partie grâce aux factures. L'état ne lui donne rien, a-t-il ajouté. La demande croît de 6% annuellement. Il est normal que Sonelgaz compte sur de nouvelles hausses pour pouvoir investir dans les moyens de production afin de répondre à la demande à moyen terme. L'équation est simple : ou elle finance ses nouveaux projets grâce à des augmentations, ou elle applique les mêmes tarifs et elle ne pourra pas satisfaire la demande dans trois, quatre ans. En revanche, le ministre a défendu la position algérienne dans ses négociations pour son adhésion à l'OMC concernant les prix du gaz et des carburants, c'est-à-dire le maintien de la double tarification : prix intérieurs et prix internationaux. Il a cité l'exemple de l'Arabie Saoudite qui, bien qu'elle ait adhéré à l'OMC, a maintenu la double tarification. Comme le coût de revient du gaz et des carburants en Algérie est moins élevé et que la fiscalité sur ces produits est moins lourde qu'en Europe, cette double tarification se justifie, selon le ministre. En clair, les prix intérieurs du gaz et des carburants resteront moins élevés sur le marché local par rapport à leurs prix sur les marchés internationaux. Mais il a observé que suivant la nouvelle loi sur les hydrocarbures, il appartient à l'autorité de régulation de trancher sur la hausse des prix des carburants. Le texte précise que les prix des produits énergétiques sont désormais déterminés ainsi : le coût de revient à la production des hydrocarbures, de leur transformation, du transport et de la distribution de ces produits, ainsi qu'une marge suffisante pour ces intervenants doivent être répercutés sur le prix final fixé au consommateur. On s'achemine donc vers de nouvelles hausses des carburants. À moins que l'Etat n'intervienne. Pour les prix de l'eau, l'état continuera à la subventionner. Tant qu'il a les ressources financières pour le faire, a-t-il ajouté. Dans un scénario plus pessimiste, il abandonnera ces subventions et appliquera donc la vérité des prix, a insinué le ministre.On s'achemine probablement à moyen terme vers un prix aux environs de 50 dinars le mètre cube, le coût de revient moyen actuellement, contre un tarif au consommateur de 20 dinars en moyenne aujourd'hui. Sur les résultats du secteur, il a rappelé que les secteurs des hydrocarbures, de l'électricité, et des mines enregistrent une croissance significative. La première branche a créé 22 000 emplois en 2005. Le ministre a observé que le secteur des mines peut créer beaucoup d'emplois. La seule exploitation en partenariat du gisement de fer de Gara Djebilet (au stade de la sélection du partenaire) peut générer 30 000 emplois. N. Ryad