La Cour internationale de Justice (CIJ), principal organe judiciaire de l'ONU, a déclaré, hier, que la ligne de séparation construite par Israël en Cisjordanie était illégale et a réclamé le démantèlement de cet ouvrage. “La construction par Israël, puissance occupante, du mur en territoire palestinien occupé, notamment dans et autour de Jérusalem-Est, est contraire à la loi internationale”, affirme ce texte. La cour a estimé que les exigences de sécurité mises en avant par Israël ne justifiaient pas la construction de ce “mur” destiné, selon le gouvernement israélien, à empêcher les infiltrations de kamikazes palestiniens. Les points de l'avis concernant l'illégalité et la nécessité de son démantèlement ont été adoptés à la quasi-unanimité des juges de la cour, par quatorze voix contre une, seul le représentant américain ayant voté contre. La CIJ réclame le démantèlement des quelque 200 km de l'ouvrage construit en Cisjordanie : “Israël a l'obligation de cesser immédiatement les travaux de construction du mur qui sont en cours dans le territoire palestinien occupé, notamment dans et autour de Jérusalem-Est et de démanteler immédiatement ce qui a déjà été construit.” La Cour réclame également que les Palestiniens qui ont subi des dommages du fait de la construction de l'ouvrage soient indemnisés. Elle indique que “tous les Etats ont l'obligation de ne pas reconnaître la situation illégale résultant de la construction du mur” et de ne rien faire qui soit de nature à la prolonger. Dans leur dernière conclusion, les juges en appellent à l'Assemblée générale et au Conseil de sécurité de l'ONU, leur demandant de “considérer quelles actions doivent être entreprises pour mettre fin à la situation illégale résultant de la construction du mur”. Les Etats-Unis et les pays de l'Union européenne, qui n'avaient pas pris part aux audiences publiques de la CIJ sur cette affaire, en février dernier, jugent que la saisine de la cour est inopportune et qu'elle pourrait remettre en cause une éventuelle reprise des négociations de paix. Arafat a déclaré que cette décision est une victoire pour les Palestiniens. R. I.