Le Premier ministre israélien de droite, Ariel Sharon, a invité hier l'opposition travailliste à rejoindre son cabinet alors qu'Israël se retrouve sur le banc des accusés pour son insistance à construire le “mur” en Cisjordanie. Sharon a rencontré le “numéro un” travailliste Shimon Peres et lui a proposé d'ouvrir au plus tôt des discussions officielles sur les conditions d'entrée des travaillistes au cabinet, selon un porte-parole travailliste. Le Premier ministre compte sur l'appui des travaillistes pour s'assurer l'aval du Parlement à son plan de retrait de la bande de Gaza, fortement contesté à droite. Il mise aussi sur le prestige que garde à l'étranger de M. Peres, prix Nobel de la paix pour son rôle dans les accords d'Oslo avec les Palestiniens (1993). Sharon a exprimé dimanche son inquiétude après la condamnation sans appel de la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie par la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye. “Un vent mauvais souffle sur Israël de par le monde et s'agissant de la CIJ, c'est un véritable ouragan”, a-t-il déclaré lors d'une consultation interministérielle qui a décidé de la poursuite de la construction de cet ouvrage. Il a estimé qu'il était encore plus urgent pour Israël de reprendre l'initiative en exécutant son “plan de séparation” d'avec les Palestiniens. Deux émissaires de la Maison-Blanche, Stephen Hadley et Elliott Abrams, devaient d'ailleurs rencontrer le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï à Ramallah (Cisjordanie) puis Sharon à Jérusalem après l'avis de la CIJ.