Pourparlers Le Premier ministre israélien de droite, Ariel Sharon, et le chef de l'opposition travailliste, Shimon Peres, ont eu, aujourd?hui, une première rencontre officielle sur l'entrée éventuelle des travaillistes au gouvernement. M. Peres s'est rendu à la résidence de M. Sharon à Jérusalem pour un petit-déjeuner de travail qui a duré une heure et demie. Il est sorti souriant de la rencontre, s'abstenant de toute déclaration. L'opposition travailliste est désireuse de rejoindre le gouvernement Sharon, tout en demandant qu'Israël accélère son retrait de la bande de Gaza et décide d'un calendrier d'évacuation ferme et précis des 21 colonies de ce territoire, prévu pour 2005. M. Peres a réclamé vendredi qu'un retrait de l'armée soit «accéléré» et «coordonné» avec les Palestiniens, alors que M. Sharon insiste sur le fait qu'il s'agit d'une «action unilatérale». La répartition des portefeuilles risque de poser problème, car pour accueillir les travaillistes au gouvernement, M. Sharon va devoir leur faire de la place en obligeant des ministres de son parti, le Likoud, à renoncer à certains ministères. Les travaillistes devraient se voir offrir entre six et huit portefeuilles ministériels, selon des sources proches du Premier ministre. Mais ils réclament des ministères clés comme celui des Affaires étrangères alors que son titulaire actuel Sylvan Shalom (Likoud) n'est absolument pas disposé à renoncer à ce poste. L'entrée des travaillistes se heurte, en outre, à une forte opposition au sein du Likoud, la base et une partie de la direction étant hostiles à la fois au retrait de la bande de Gaza et à l'entrée des travaillistes au cabinet. M. Sharon doit rencontrer à ce propos le groupe parlementaire de son parti, dont une dizaine des 40 élus à la Knesset s'est ouvertement prononcée contre l'entrée des travaillistes au gouvernement. Le Premier ministre n'a plus de majorité au Parlement depuis l'adoption, début juin, par son cabinet de la décision de principe d'évacuer, avant la fin 2005, la bande de Gaza et ses 21 colonies ainsi que 4 colonies isolées du nord de la Cisjordanie. Sur le papier, il ne dispose plus que du soutien de 59 députés sur 120 et doit faire face régulièrement à des motions de censure de l'opposition. Les travaillistes avaient rallié, en février 2001, un cabinet d'union nationale dirigé par M. Sharon où M. Peres occupait les fonctions de ministre des Affaires étrangères. Ils l'avaient quitté fin octobre 2002, en désaccord avec la politique du Premier ministre vis-à-vis de l'intifada.