La gestion des hôpitaux changera dès janvier 2005, mais personne ne sera lésé. “L'usine d'insuline de Constantine sera la fierté de l'Algérie, et j'accompagnerai ce projet jusqu'à son démarrage. Une fois en phase de production, l'Algérie n'importera plus d'insuline”, déclare le Pr Redjimi, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, lors du forum d'El Moudjahid auquel il a été convié hier. C'est devant un parterre d'ambassadeurs, de représentants du mouvement associatif, de cadres du secteur, d'opérateurs du médicament et de journalistes, que le ministre a retracé l'historique de la santé en Algérie, de l'indépendance à nos jours. Il revient, bien entendu, sur les acquis de la médecine gratuite, politique incontournable en son époque. “Il ne faut pas perdre de vue que l'Algérie a formé des praticiens et des paramédicaux. Mieux encore, nous avons réussi à éradiquer certaines maladies comme le paludisme, et notre politique de lutte contre la tuberculose est citée comme référence par l'Organisation mondiale de la santé”, insiste le Pr Redjimi. Il révèle qu'eu égard aux efforts fournis par l'Algérie en matière de santé, “notre pays a été choisi par la Commission européenne pour abriter l'hôpital euro-méditerranéen qui prendra en charge les soins de hauts niveaux et la formation”. Il rappellera aussi que des structures de santé publique couvrent tout le territoire national à tous les niveaux (communal, de daïra et wilayal), sans compter les 13 chu existants. Il abordera, par ailleurs, la réalisation de deux autres établissements hospitalo-universitaires à l'Est et à l'Ouest après la réception de la première infrastructure du genre, à savoir le nouvel hôpital d'Oran. Revenant sur la politique du médicament, il axera son intervention sur le choix du générique qui se trouve être la meilleure solution pour diminuer la facture. “Les pays les plus avancés en la matière de consommation du générique arrivent, dans les meilleurs des cas, à réaliser 50%, or, en Algérie, nous sommes parvenus à enregistrer 70% de génériques”, soutient-il. Il promet, par ailleurs, de défendre l'industrie pharmaceutique algérienne. Concernant le problème de l'insuline, il estime que les associations de malades n'ont pas à s'ingérer dans le volet de la commercialisation. “Le souci de ces associations ne doit être que la disponibilité des médicaments et une prise en charge de qualité pour tous les malades. Je ne comprends pas qu'une association puisse avoir d'autre souci que celui du bien-être des malades”, dit-il encore. Le ministre n'oublie pas de rappeler que les mécanismes mis en place permettent à l'Algérien d'être bien protégé grâce, notamment, à l'existence du laboratoire national du contrôle des médicaments, de l'Agence nationale du sang et des laboratoires de pharmaco et matério-vigilance. Il met en exergue l'intérêt de la mise en place de cinq régions sanitaires qui seront des entités indépendantes et chacune sera appelée à exploiter au mieux ses potentiels humains et matériels. Il révèle enfin : “Nous sommes parvenus à diminuer la mortalité infantile qui était de 180 décès pour 1 000 naissances. Grâce aux efforts fournis, aux campagnes de vaccination et à la couverture sanitaire, l'espérance de vie est passée de 50 ans à 73 ans. On peut se satisfaire d'un tel résultat.” Il dément les informations faisant état de cas de peste à Oran. Quant à la prise en charge de la conjonctivite, il explique la distribution gratuite des médicaments : “Nous préférons soigner tout le monde même s'il s'agit d'une pathologie virale, pour que nous n'ayons pas à intervenir ensuite pour des prises en charge lourdes comme des greffes de cornée ou autres atteintes graves de l'œil.” Il promet enfin aux Algériens une santé de qualité et invite les citoyens à ne pas se soucier quant aux nouvelles formes de gestion des hôpitaux. “Tous les Algériens seront soignés sans exception, qu'ils soient assurés ou non. Les assurés seront couverts par leur caisse et les démunis par la solidarité. Il faut que la gestion des hôpitaux change et cela se fera dés le début de 2005.” S. I.