Des forces veulent maintenir l'Algérie dans un état de dépendance. Surtout pour des produits stratégiques comme l'insuline. Saidal a lancé la deuxième phase du projet d'insuline. Il s'agit de la production des stylos et cartouches d'insuline. Ce qui est plus confortable pour les diabétiques. Les premiers stylos de la production nationale seront sur le marché en 2007, a tenu à affirmer le P-DG de Saidal, M.Ali Aoun. La deuxième phase est en effet très importante pour la viabilité du projet, du fait que la généralisation de l'utilisation des stylos par les diabétiques n'est qu'une question de temps. Pour rester compétitif, le producteur national de médicaments est appelé à s'aligner sur les normes les plus modernes. Tout sera fait, nous a assuré M.Aoun, pour que la foudre ne tombe pas sur ce projet additif comme les deux précédentes tentatives de sabotage. Les Algériens ont, en effet, appris, stupéfaits, la nouvelle donnée par le président de la République à Constantine. L'usine de production nationale d'insuline avait subi deux tentatives de sabotage. Ainsi donc, des forces veulent compromettre le développement de notre pays. Des forces qui veulent nous laisser toujours dépendant de l'extérieur. Surtout pour des produits stratégiques comme l'insuline. Ils comprennent mieux maintenant pourquoi le projet a mis plus d'une décennie pour voir le jour. Un projet qui avait commencé par la mise sur pied d'une société mixte avec les laboratoires danois Novonordisk, français Fabre et Saidal qui ne détenait que 10% des actions. Grâce à la diligence des autorités locales, un terrain fut attribué à Oued Aïssi (w. de Tizi Ouzou) à la société pour la construction de l'usine. Mille prétextes ont alors été évoqués par les partenaires étrangers pour retarder le lancement du projet. Des prétextes qui cachaient mal l'intérêt de ces partenaires à maintenir la dépendance de l'Algérie en matière d'insuline et ainsi continuer à y commercialiser l'insuline fabriquée dans les usines à l'étranger de ces même laboratoires. Le marché du médicament en Algérie est des plus attractifs pour les importateurs. En 2005 l'Algérie a importé pour plus d'un milliard de dollars en médicaments. Ne doutant plus du jeu qui se tramait, Saidal décide alors de sortir du carcan où voulaient l'enfermer les laboratoires étrangers qui tenaient en otage le terrain d'implantation d'Oued Aïssi. Elle annonce officiellement sa décision de contrer la manoeuvre et, sans plus attendre, lancer la réalisation, en mai 2004, de son usine d'insuline financée à 100% par les fonds de Saidal. Pour aller vite, elle utilisera le site d'une unité déjà existante à Constantine. Un défi certes, mais que Saidal avait bien mesuré. Aussitôt, des rumeurs, qualifiant Saidal de bluff économique, ont circulé au sein d'une opinion publique sceptique pour n'avoir pas été habituée jusque-là, il est vrai, par des prouesses nationales. Les responsables du leader de la production nationale n'en n'avaient cure et menèrent, tambour battant, leur projet. Novonordisk a bien fini, quelques mois plus tard, par être persuadé que le projet de Constantine prenait forme et était bien avancé. C'est alors qu'il décida d'une double action. Obtenir des autorités algériennes l'autorisation de continuer à importer son insuline fabriquée ailleurs et faire diversion en appelant à l'aide leur ambassadeur à Alger. L'autorisation, contre toute attente, leur a été accordée et le diplomate se rend sur le site de Oued Aïssi en ayant pris soin de se faire accompagner par la presse pour annoncer le démarrage imminent des travaux de construction du vieux projet «créateur d'emplois pour la région», a-t-il bien souligné. L'ambassadeur en question vient d'être remplacé ces derniers jours. L'insuline en est-elle la cause? La suite, tout le monde la connaît. L'usine de Saidal a été inaugurée par le président de la République qui a tenu à instruire les responsables qu'il faudra couvrir le marché national à 100%.