Y a-t-il un lien entre la gestion de l'entreprise et le sport de performance ? Alain Goudsmet, invité par le Forum des chefs d'entreprise et le Club excellence management, a développé, hier, lors d'une conférence sur “l'énergie humaine : de la gestion de soi à la gestion des autres”, une approche aussi surprenante qu'inédite en Algérie, en assimilant la démarche des chefs d'entreprise en quête de performance à celle des athlètes de performance dont le succès a certes besoin de technicité mais aussi et surtout d'énergie pour pousser les changements et les performances jusqu'au bout. Tout comme l'athlète, le chef d'entreprise, en quête de performance, doit savoir gérer les contraintes, ne pas craindre les challenges car l'immobilisme mène à l'atrophie, mais il doit savoir gérer ses dépenses d'énergie dans les limites du potentiel dont il dispose. Le conférencier a présenté une approche innovante de la gestion des capacités mentales et émotionnelles, inspirée des techniques de gestion de stress des sportifs de haut niveau. Cette vision moderne et novatrice de l'être humain permet de le considérer comme un “athlète d'entreprise” et de lui donner des outils modernes de renforcement de ses batteries physiologiques. “Absentéisme, fatigue, perte de concentration, irascibilité, dépression, tous ces avatars, qui pèsent sur la performance des sportifs, se font ressentir sur la productivité de l'entreprise”, souligne Alain Goudsmet. Et la solution, selon lui, est toute simple : non à la drogue et aux paradis artificiels, mais oui à l'exercice physique, au sommeil régulier, à l'alimentation équilibrée, au rire, à l'humour et autres techniques qu'il propose d'explorer. Alain Goudsmet distingue trois phases du renforcement du potentiel humain (renforcement, résistance et récupération). C'est la règle des “3 R”. Pour anticiper, Alain Goudsmet propose de se fixer des priorités, d'affronter la réalité et de respecter ses rythmes physiologiques en évitant d'avoir à trop puiser dans les réserves. Pour résister, il demande d'apprendre à relativiser et à positiver. Pour réussir, il faut tracer des objectifs clairs, croire en ses capacités d'atteindre l'objectif et enfin la reconnaissance morale ou financière de l'effort réalisé. Des qualités qui font défaut chez les managers algériens. M. Benabdeslem, président directeur général de MDI Business school Algérie, conscient peut-être de cette carence, compte introduire l'enseignement du coaching en Algérie. M. R.